Entre Rabat et Alger, la course à l’armement continue

La modernisation par le Maroc des équipements de ses Forces Armées Royales (FAR) a mis les généraux de l’armée algérienne sur le pied de guerre. Les deux pays voisins, malgré l’absence de tout signe précurseur d’éventuelles hostilités, se sont lancés ces dernières années dans une course à l’armement qui semble ne pas avoir de limites. En 2007, le Maroc a fait d’importantes commandes notamment de frégates multimission FREMM et 24 avion de combat F16 (coût global 2,4 milliards de dollars). Les Forces Royales Air (FRA) ont déjà réceptionné le 4 août dernier, auprès du constructeur américain Lockheed-Martin, un premier lot de 4  F-16 C/D Block 52 (seize F16 C et de huit F16 D biplace). Les commandes du Maroc formulées en 2007 sont intervenues immédiatement après l’annonce par Alger de son intention d’acquérir 60 avions militaires de fabrication russe.

Ayant été déçues par la qualité des premiers appareils que leur a livrés le constructeur russe, les autorités militaires algériennes se sont alors adressées tout récemment, à des sociétés allemandes avec lesquelles elles ont conclu un accord pour l’achat de matériels militaires, dont deux frégates de type Meko 200, pour un montant de 14,6 milliards de dollars étalés sur 10 ans. Grâce aux importantes recettes pétrolières, le budget algérien de la Défense ne cesse d’augmenter chaque année à une moyenne de 10%. Les dépenses allouées à la Défense marocaine absorbent 15% du budget annuel, soit 5% du PIB.

Pour renouveler sa flotte maritime militaire, le Royaume chérifien a lancé ces quatre dernières années, la commande de plusieurs frégates.

La première frégate multimission (FREMM) vendue à l’export par le groupe français de construction navale DCNS, a été mise à flot, pas plus tard qu’hier, le 14 septembre. La mise à l’eau de la nouvelle frégate, dont le planning de construction a été lancé en décembre 2008, a eu lieu à Lorient, un site naval situé au nord-ouest de la France, où il sera procédé à l’assemblage du navire dans les prochains mois.

Baptisée « Mohammed VI », la frégate FREMM qui sera livrée au Maroc en 2013, sera ainsi le plus grand navire jamais acquis par la marine royale marocaine. Le bâtiment est long de 142 mètres et large de 20 mètres, avec une vitesse maximale de 27 nœuds pour un déplacement de 6.000 tonnes. Il sera armé par des missiles Exocet MM40-Block3 antinavires et Aster 15 de défense aérienne, une tourelle de 76 mm et des torpilles MU90 et un radar multi-fonctions à grande distance Herakles, sans oublier les équipements de guerre électronique et les sonars CAPTAS 4 et UMS 4110 CL fournis par Thales. Il emportera également un hélicoptère.

Sachant que le 12 septembre dernier, la Marine Royale a déjà réceptionné, à Flessingue (Pays-Bas), sa première frégate de classe SIGMA, baptisée « Tariq Ibn Zyad ». Construite par les chantiers navals DSNS (Damen Schelde Navan Shipbuilding), elle sera suivie dans le courant de l’année 2012 par la livraison  de deux autres bâtiments du même type. La Marine Royale qui a également réceptionne en juin dernier, le patrouilleur hauturier baptisé « Bir Anzaran », aspire ainsi à renforcer ses capacités pour mener à bien ses missions notamment de lutte contre l’immigration clandestine, les trafics illicites, la surveillance et les secours dans les eaux maritimes nationales.

Si le Maroc dit vouloir moderniser sa marine et ses armées de terre et de l’air, l’Algérie justifie pour sa part sa course à l’armement, par sa volonté de combattre les groupes terroristes, tels qu’al-Qaïda au Maghreb islamique. La course à l’armement entre les deux voisin est visible à l’œil nu, les frontières sont fermées depuis belle lurette mais la tension est stable.

Comments are closed.