Etudiants étrangers en France : l’épée de Guéant

Une circulaire datée du 31 mai 2011  a été émise par le Ministre de l’intérieur français, Claude Guéant dans le but et je la cite  de  « la maîtrise de l’immigration professionnelle ». Elle est communément appelée circulaire Guéant. Elle  permet  pour ne pas dire encourage les  préfets  à refuser les demandes d’autorisation de travail des étudiants étrangers qui finissent leurs études et ambitionnent d’acquérir  une expérience professionnelle avant de rentrer chez eux.  Ces refus sont souvent accompagnés d’une demande de quitter le territoire français.
Les syndicats d’étudiants ne cessent depuis juin dernier de dénoncer cette circulaire. Des manifestations de diplômés étrangers ont eu lieu pour réclamer le retrait de cette circulaire. Un Collectif  dit « Collectif du 31 mai »  s’est constitué pour défendre les droits des diplômés étrangers.
Parmi ces diplômés figurent plusieurs marocains. Il est notoire que depuis une dizaine d’années  un nombre de plus en plus élevé de jeunes marocains investit et est en tête des établissements de l’enseignement supérieur  français dont  les plus prestigieux  (écoles d’ingénieurs, HEC, Instituts de science politique etc…)
La circulaire Guéant est une véritable épée de Damoclès sur leurs têtes même s’ils sont munis de contrats de travail en bonne et due forme.
Ils vivent leur demande de  changement de statut  dans un angoisse humiliante car nombreux sont les cas de refus  avec obligation de quitter le territoire français. Cette situation leur est d’autant plus difficile que, souvent, ils  n’envisagent pas  de rester en France mais veulent uniquement acquérir une expérience  professionnelle et un savoir faire à emporter dans leur pays. La France restant, tout de même, la patrie des droits humains, les médias se sont faits l’écho des situations aberrantes générées par la circulaire Guéant. Des diplômés marocains ont pu s’exprimer et  expliquer le non sens des décisions administratives  sur des plateaux de télévisions permettant, ainsi,  aux téléspectateurs francophones  à travers le monde d’en être témoins via satellites.Les médias marocains devraient prendre la relève pour dénoncer cette décision préjudiciable à l’acquisition d’une expérience professionnelle et un savoir faire profitable au Maroc. Ils doivent inciter les autorités marocaines à interpeller leurs homologues français afin de trouver une solution à cet état de fait et d’être les avocats de ces diplômés qui sont l’avenir du Maroc.Le gouvernement qui sera issu des urnes du 25 novembre devrait interpeller le gouvernement français et exiger un partenariat basé sur le respect mutuel et non sur des clauses léonines. Car il est indéniable que les expulsions des diplômés marocains engendreront de fortes rancunes contre la France pouvant nuire  à l’avenir des relations avec ce pays.Est-il raisonnable de sacrifier des relations séculaires à des exigences électorales et de faire croire aux français que l’expulsion d’une infime quantité de diplômés étrangers résoudrait le problème du chômage en France ?

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