Industrie : Les français veulent verrouiller l’accès au rail marocain

Alstom et Nexans, deux géants français implantés au Maroc, viennent de sceller leur partenariat pour verrouiller l’accès aux marchés du ferroviaire au Maroc () en faveur des entreprise hexagonales, en annonçant  la création  d’un « centre de compétences ferroviaires dans le royaume ». L’annonce aurait pu passer inaperçue, mais en réalité, il s’agit du renforcement de la présence des entreprises françaises sur le marché du ferroviaire au Maroc. Spécialisés dans les activités industrielles liées au transport, les deux groupes viennent en effet de lancer une société pour la production de faisceaux de câbles ferroviaires et d’armoires électriques basse tension. Cette entreprise se situe aux confluences stratégiques des ambitions d’ Alstom et de  Nexans. Le premier construit des tramways et des trains pour le Maroc, alors que le second fabrique au Maroc des composants pour les constructeurs automobiles, l’aviation et le rail. C’est le troisième investissement significatif de Nexans en l’espace de 3 ans. Le groupe dispose de deux unités à Casablanca et Mohammedia, dédiées à la fabrication de transformateurs et de câbles aéronautiques. La nouvelle société devrait être sollicitée dans l’équipement du tramway de Casablanca, en cours de construction et du futur TGV Tanger-Casablanca, prévu en 2014. Les faisceaux de câbles et les armoires électriques produits devraient équiper certains matériels roulants Alstom destinés au marché marocain mais aussi à l’exportation.Le nouvel investissement s’appuie sur des perspectives de développement réels, qui aiguisent les appétits des groupes français, qui se savent soutenus historiquement par l’Elysée, puisque c’est le Président Sarkozy en personne qui avait défendu le dossier du rail français au Maroc dès son accession à la présidence en 2007, en annonçant à Marrakech le lancement du chantier de la grande vitesse, matérialisé peu après par l’annonce du futur TGV Tanger Marrakech pour 2014. A l’époque, la France avait du réorienter sa stratégie export vers le rail, après le « fiasco » de la vente ratée des 18 avions rafales au Maroc . La croissance du transport ferroviaire ne s’est pas démentie sur une décennie. Actuellement, le nombre de passagers dépasse 30 millions, alors qu’il était deux fois moins important en 2003. L’investissement apporté par Alstom et Nexans s’inscrit dans un engagement actif pour développer la filière ferroviaire au Maroc.

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