Zineb El Rhazoui et Oussama El Khlifi : une si longue attente…

Ces deux là se sont  trouvés. Les yeux plongés l’un dans l’autre, ils partagent une « Marlboro » dans le temple de la « branchitude » de Rabat, la brasserie française « Le grand comptoir ». Bien que leur romance présumée soit toute fraiche, leurs  gestes trahissent les sentiments qu’ils ont l’un pour l’autre.  Au menu de leurs conversations se trouve bien entendu leur « cause » commune , à savoir comment réussir à prendre le leadership du mouvement du 20 Février, alors qu’Oussama El Khlifi, la figure « historique » du groupe  Facebook est en perte de vitesse, doublé par de nouvelles figures plus radicales et plus politisées. Pour El Khlifi, son combat a été « dénaturé par les agendas politiques et personnels », langage qui ne pouvait pas sonner plus tendrement aux oreilles de la militante et journaliste Zineb El Rhazoui, qui trouve en Oussama El Khlifi un « pur ». El Rhazoui s’était rendue célèbre au Maroc pour avoir tenté d’organiser un repas regroupant une dizaine de « dé-jeûneurs » en plein mois de ramadan, et avait fondé un collectif laïc intitulé MALI (Mouvement pour l’Affirmation des Libertés Individuelles), qui avait regroupé plusieurs centaines de personnes. Très proche de Ali Ammar -l’un des cofondateurs du Journal Hebdomadaire, et fidèle du prince Moulay Hicham- dont elle aurait été la compagne pendant quelques temps, Zineb El Rhazoui semble avoir trouvé en Oussama El Khlifi son « double », celui qui l’aiderait à faire avancer ses idées au sein de la société marocaine. Elle a d’ailleurs été l’une des toutes premières à promouvoir « Oussama », notamment auprès de son amie et confidente Lisa Lea Westerhoff, correspondante prolifique de la chaîne France 24 et du journal de gauche « Libération », qui a brossé – plusieurs reprises- un tableau très flatteur d’Oussama. Ce dernier semble ces derniers temps en recherche de positionnement, sachant pertinemment que le mouvement du 20 Février qu’il a contribué à fonder, ainsi que sa propre personne, seront balayés par le rouleau compresseur médiatique qui devrait suivre le vote référendaire. Les sirènes des partis politiques ne rendraient pas  tout à fait Oussama El Khlifi insensible, malgré le fait que Zineb El Rhazoui le pousse à garder son « indépendance ». Or,  si le militantisme nécessite du temps et une implication de tous les instants, la jeunesse a des besoins urgents, auxquels le jeune Oussama El Khlifi tente de répondre en essayant de trouver un moyen de perpétuer son quart d’heure de célébrité. Pour cela, Zineb El Rhazoui semble avoir trouvé le chemin tout tracé pour son nouvel amoureux: devenir l’un des membres de la garde prétorienne intellectuelle du prince Moulay Hicham , et lui aurait même promis de lui faire les introductions nécessaires afin qu’il le rencontre au plus vite dans la capitale parisienne. Cependant, il n’est pas sûr qu’ El Khlifi accepte d’entrer dans le système de l' »exilé volontaire de Stanford », car il sait que ceci signifierait la fin de toutes ses velléités de faire de la politique au Maroc. Tiraillé entre les deux, il sait qu’il devra se déterminer très vite, au risque de grossir les rangs des ex-stars médiatiques de la contestation au Maroc…

 

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