Les réactions au projet d’amendement aux cahiers des charges de la télévision publique par le ministre de la communication Mustapha Khalfi ont suscité un véritable tollé au sein du gouvernement. En effet, au delà du fait que le tonitruant ministre aurait fait cavalier seul et ne se serait pas concerté avec ses homologues, la perte des 25 millions de DH de revenus publicitaires issus de la loterie pour 2M ne ferait pas l’objet d’un remplacement de la part de Nizar Baraka. Le ministre Istiqlalien des finances n’aurait en effet pas provisionné cette somme dans son budget, et plusieurs sources au sein du ministère ont fait état de l’incapacité pure et simple de ce dernier de compenser ces revenus pour la chaine D’Aïn Sbaa. Plus grave, Khalfi n’aurait pas calculé les effets pervers de cette décision et la justification avancée aurait fait rire sous cape. En effet, Khalfi a affirmé vouloir mettre en conformité la télévision avec la nouvelle constitution, qui stipule que le Maroc est un pays musulman. Or, lui auraient fait remarquer certains de ses collègues non sans ironie, le Maroc est musulman depuis bien longtemps, et toutes les constitutions antérieures le stipulaient.
En tout état de cause, ce raidissement du ministre de la communication constitue pour nombre d’observateurs une source d’inquiétude, car il pourrait s’apparenter à une première étape vers une reprise en main des médias publics par le PJD, afin d’y insérer leur agenda idéologique.