Dans la grand-messe afro-américaine qui se déroule cette semaine à Washington, le Maroc peut se targuer d’avoir anticipé l’irrésistible montée du continent africain et d’y avoir amorcé une politique de co-développement sud-sud audacieuse.
Ce premier sommet du genre cible en priorité le renforcement des relations économiques entre les Etats-Unis et l’Afrique. Le président Barack Obama devrait en faire le plaidoyer lors de la séance plénière du 6 août, en présence d’une cinquantaine de chefs d’Etat et de gouvernement africains. Car, l’administration américaine regarde avec de plus en plus d’inquiétude la pénétration économique de la Chine sur le continent africain. Parallèlement au volet économique et commercial, de larges débats seront consacrés aux questions se rapportant à la sécurité, la stabilité et l’ancrage de la démocratie et de la gouvernance.
En la matière, l’importante délégation marocaine à ce sommet, conduite par le chef du gouvernement, dispose d’un solide argumentaire à exposer. Au niveau international, le Maroc offre aujourd’hui l’image rassurante d’un îlot de stabilité dans une région d’Afrique du nord tourmentée. Un acquis lié essentiellement aux réformes adoptées dans les domaines politique, socioéconomique, aussi bien qu’en matière de gestion du champ religieux. La participation au sommet de Washington du chef du gouvernement, l’islamiste Abdelilah Benikrane, illustre d’ailleurs l’originalité de la démarche marocaine.
Côté économique, la délégation marocaine compte des officiels comme Moulay Hafid Elalamy, le ministre de l’Industrie, aussi bien que le secteur privé, représenté par Meryem Bensaleh Chaqroun, la présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Ils auront tout le loisir d’exposer la politique africaine du Maroc, lancée depuis plusieurs années déjà.
En marge du sommet, le ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération Salaheddine Mezouar s’entretiendra avec le secrétaire d’Etat américain, John Kerry. Selon des sources bien informées, la politique développée par le Maroc en direction des pays d’Afrique subsaharienne devrait figurer en bonne place des entretiens bilatéraux.