La deuxième mouture du projet de loi organique sur la chambre des représentants que vient de remettre le ministre de l’intérieur aux partis politiques samedi dernier, ne fait toujours pas l’unanimité chez ces derniers. En effet, qu’ils soient grands ou petits, les partis ne semblent pas disposés à faire quelques concessions, encore moins à changer de positions. La situation se complique ainsi pour l’intérieur qui n’arrive pas à fédérer les formations politiques autour d’un projet de loi organique.
Pour rappel, la deuxième mouture introduit quelques changements par rapport au texte initial, dont notamment la réduction du nombre de députés : 379 au lieu de 395 initialement prévus. Et la fixation du seuil des élections à 6% au niveau des circonscriptions locales et à 3% au niveau national. C’est précisément ce dernier point qui fait polémique. Pour bon nombre de formations, le projet de loi est conçu de manière à promouvoir la balkanisation des partis. C’est en tout cas ce dont semblent convaincus le parti de l’Istiqlal, l’USFP et le PJD qui demandent à Taib Cherkaoui d’élaborer une troisième mouture. Même son de cloche chez les petits partis. Ces derniers, non moins exigeants, estiment avoir été lésés sur leur revendications et demandent par conséquent que la dernière version du projet de loi soit revue.
Pour le secrétaire général-adjoint du PJD, Lahcen Daoudi «le projet de loi organique présenté par l’Intérieur est décevant. C’est pire que la loi de 2007. L’intérieur est vraiment hors du temps On fait juste semblant de consulter les partis politiques. Il n’y a aucune avancée dans cette loi par rapport à 2007. C’est un projet de loi qui est de nature à favoriser la balkanisation de la vie politique et l’usage massif de l’argent sale lors des élections. Il y aura des révoltes contre l’Intérieur au sein des partis».
L’UFSP pour sa part, défend fermement la mise en place d’une liste nationale exclusivement réservée aux femmes et s’oppose à la fixation du seuil à 3% au niveau national. Ce seuil ne pourrait selon l’USFP que favoriser la balkanisation des partis et freiner de manière considérable la dynamique de rationalisation de la vie politique à laquelle le Maroc aspire.