Après quinze ans dans l’opposition, les islamistes ont besoin de renforts pour s’assurer une majorité confortable dans la future chambre des représentants. Cinq jours après l’annonce de sa victoire historique aux élections législatives anticipées du 25 novembre dernier, le Parti Justice et développement (PJD) est entré de plain pied dans le jeu des alliances pour mettre en place le futur gouvernement qui sera conduit par l’un de ses dirigeants. Entre-temps, les informations qui circulent actuellement, le nom du nouveau chef du gouvernement sera connu ce mardi. Sorti grand vainqueur du scrutin de vendredi dernier, avec 107 sièges sur les 395 que comptera la future Chambre basse, le parti de la lampe joue à présent, la course contre la montre pour dénicher ses futurs alliés. Le patron du PJD, Abdelilah qui n’exclue de la liste de ses alliances que le Parti Authenticité et Modernité (PAM) qui a été vivement contesté par le mouvement contestataire du 20 février, a sollicité les trois partis membres de la Koutla de se joindre à son futur cabinet. Mais, il semble que les états-majors de ces trois formations ne seraient pas tous prêts à répondre favorablement à l’offre du PJD. Hormis le parti de l’Istiqlal (PI) qui se dit partant, le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS) de Nabil Benabdellah paraît toujours hésitant, alors qu’au sein de l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP), les avis sont diamétralement partagés.
Ceux qui refusent de faire alliance avec le PJD, expliquent leur position par la volonté de vouloir d’abord colmater les brèches dans les rangs USFPéistes et consolider les bases du parti afin qu’il soit mieux armé en prévision des prochaines échéances électorales. Dans le cas d’un désistement de l’USFP et du PPS, Benkirane se dit ouvert également à une alliance avec le Mouvement Populaire de Mohand Laenser et sous certaines conditions, avec le Rassemblement National des Indépendants (RNI) qui a glané 52 sièges lors du scrutin de vendredi dernier. Une alliance PJD/PI/RNI/MP donnerait au futur gouvernement islamiste une large majorité de 251 sièges, alors que l’équation PJD/PI/USFP/PPS se solderait par une part légèrement inférieure de 225 sièges. Pour les PJDistes, les deux choix sont valables mais pour l’instant, tout dépend de la réponse des autres partis sollicités.
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