Bien avant l’annonce officielle de la nouvelle coalition gouvernementale (PJD, PI, MP, PPS) conduite par l’islamiste Abdelilah Benkirane, l’opposition socialiste a déjà sorti son artillerie lourde. Le ministre sortant de l’équipement et du transport, l’istiqlalien Karim Ghallab est l’une des premières cibles des tirs à boulets rouges de certains dirigeants de l’USFP et de leurs organes de la presse. Ghallab qui est pressenti pour succéder dès lundi prochain, au socialiste Abdelwahed Radi à la tête de la chambre des représentants, a été ciblé dans un article du journal USFPéiste Al Ittihad Al Ichriratki. Le journal socialiste l’accuse dans l’une de ses dernières éditions, de s’être offert un lot de terrain de 200 mètres carrés au val d’or sur la cote de Témara, alors qu’il était ministre de l’équipement et du transport. De pures allégations récuse le diplômé des Ponts et Chaussées qui a réfuté de fond en comble de telles accusantions, précisant que le lot en question, lui avait été offert ainsi qu’à d’autres hauts cadres en juin 1997, alors qu’ils occupaient de hautes fonctions au ministère des Travaux publics, dirigé à l’époque par le défunt Meziane Belfquih. Karim Ghallab est également pris pour cible par ses détracteurs, en raison de sa double nationalité marocaine et italienne. Pour ces derniers, Ghallab, qui est également marié à une Italienne, n’est pas éligible, par la force de la loi, au poste sensible de la présidence de la Chambre des représentants. En sus, avant de se présenter lundi à l’hémicycle pour son éventuelle élection, le député casablancais et membre du Comité Central du parti de l’Istiqlal est sensé démissionner au préalable de ses fonctions de ministre de l’équipement et du transport.
Pour Mohamed Tarek Sbai, président de l’Instance nationale de protection des biens publics le département de Karim Ghallab et les établissements publics à caractère industriel et commercial (ONDA, RAM etc..) placés sous sa tutelle, ont trempé dans plusieurs affaires d’abus de biens publics, de détournement, d’infractions en matière de marché public, de corruption, et de falsification.
De son côté, Mohamed Elyazghi, ex-secrétaire général de l’USFP et ministre d’État dans le gouvernement sortant de Abbas El Fassi, s’est attaqué directement sur les colonnes d’un quotidien national, au nouveau chef du gouvernement Abdelilah Benkirane. Dans une toute récente sortie médiatique, Elyazghi reproche à Benkirane d’avoir été parmi les manifestants de la Chabiba islamiya (Jeunesse islamique), qui avaient pris la défense des assassins du syndicaliste socialiste feu Omar Benjelloun en 1975, alors qu’ils comparaissaient quatre ans plus tard, devant un tribunal.
Est-ce là, le début d’une guerre sans merci que les socialistes s’apprêtent à livrer à la coalition gouvernementale qui comprend de surcroit, deux de leurs anciens alliés au sein de la Koutla démocratique ?
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