En Algérie, les cercles influents du régime multiplient les ballons d’essai, laissant croire à un possible report de l’élection présidentielle de 2019, avec l’objectif non déclaré de prolonger le mandat du président Bouteflika bien que paralysé par la maladie, et d’installer une sorte de conseil de régence de fait.
L’exercice a totalement brouillé les cartes dans le pays, à quelques mois de l’élection présidentielle du printemps. Quitte à tordre le coup à la constitution, le microcosme politique avance l’argument de la continuité de l’Etat et des institutions, mâtiné par une sacralisation de la personne du président Bouteflika, pourtant cloué dans une chaise roulante depuis plus de 5 ans à la suite d’un AVC.
Info ou intox, ces rumeurs rendent la situation politique plus indéchiffrable que jamais. On dit que le président Bouteflika, qui ne s’est plus adressé aux algériens depuis cinq ans, est sous la coupe d’un cercle très fermé qui parle en son nom, dont son frère Saïd Bouteflika et le puissant général Gaïd Salah.
En tout cas, pour le président du parti RCD, Mohcine Belabbas, le report « ne va pas régler le problème du régime dans le sens où plus on éloigne l’échéance présidentielle plus le système s’affaiblit sous l’effet des contradictions et des revirements ».