Les rapports entre la RAM et Air Sénégal qui étaient déjà tendus, ont atteint vraisemblablement, un point de non retour. Derrière la dégradation des rapports commerciaux entre la compagnie sénégalaise et Royal Air Maroc qui était jadis son principal actionnaire, des décisions jugées peu orthodoxes, du ministre d’Etat, Karim Wade qui n’est autre que le fils gâté du président sénégalais, Abdoulaye Wade. Le ministre d’état chargé de la Coopération internationale, de l’aménagement du territoire, des transports aériens et des infrastructures vient en effet, de prendre la décision de réduire le nombre de dessertes de la RAM entre Dakar et Casablanca. De 2 vols par jour, le transporteur marocain n’a plus droit qu’à un seul vol par jour. La réaction au Sénégal ne s’est pas fait attendre. Le chef d’escale à Dakar, cité par la presse locale, se plaint déjà de la congestion et des réclamations des voyageurs. Même avec 14 vols hebdomadaires, la RAM parvenait difficilement à satisfaire la demande sur cette ligne. Dans son édition de mercredi, le journal sénégalais, « Le Quotidien » a dénoncé, l’acharnement du ministre d’Etat Karim Wade contre la RAM dans le cadre de la négociation sur les droits de trafic aérien qualifiant de « vexatoire » la décision de réduire de moitié les dessertes de la RAM.
L’auteur de l’article relève l’absurdité de la décision de Karim Wade. « Une mesure vexatoire inutile qui n’a aucun fondement technique, puisque la nouvelle compagnie sénégalaise « Sénégal Airlines » ne dispose pas des moyens d’exploiter la moitié du trafic sur cette ligne. Outre ses déboires financiers avec un déficit d’exploitation de plus de 7 milliards de francs Cfa (10,5 Millions d’Euros), Air Sénégal ne possède que 3 avions Airbus pour couvrir les pays de la sous-région et un seul ATR pour assurer la desserte de Ziguinchor (Sud du Sénégal). Le ministre d’état en charge du transport aérien justifie sa décision par la volonté de son département d’appliquer la réciprocité. Les jours de desserte libérés, dit-il, seraient mis à la disposition de la compagnie sénégalaise. Or, font remarquer les Marocains, ASI ne dessert pas encore cette destination, et ne semble pas être, en mesure de le faire de si tôt compte tenu de ses difficultés financières et de l’état de sa flotte. Les relations entre la RAM et ASI ont commencé la descente aux enfers depuis l’annonce en novembre 2007, de la décision du Sénégal de reprendre le contrôle d’ASI, en visant une participation de 75% de son capital aux dépens de la RAM qui était encore l’actionnaire majoritaire avec 51% et l’Etat sénégalais détenait les 49% restants.
Les dirigeants de la RAM et du ministère de tutelle attendent l’issue des élections présidentielles au Sénégal avant de tenter de reprendre le contact les dirigeants sénégalais pour tenter de trouver un accord à l’amiable.