En 2011, le nombre de débrayages a atteint le chiffre ahurissant de 400 grèves dans divers secteurs de la fonction publique : santé, collectivités locales, éducation. Hier et aujourd’hui encore, ce sont les greffiers qui paralysent pour la énième fois les tribunaux du pays. Et ce sont les justiciables qui payent les pots cassés.
Les citoyens sont totalement désemparés face aux grèves à répétitions. L’individu qui se rend le matin dans une moukataâ pour faire signer un quelconque document administratif, n’est plus assuré de trouver le préposé habituel. Même chose pour l’entrepreneur ou le commerçant qui souhaite faire valider un contrat. Les employés des collectivités locales reconduisent ainsi depuis… cinq ans, et sans aucune gêne, leurs grèves de deux à trois jours par semaine. De telle façon que la semaine ne compte plus, dans les faits, que deux ou trois jours ouvrables sur sept. Ceci, sachant bien que ces fonctionnaires continuent le plus normalement du monde à retirer leur salaire de fin du mois, payé par l’argent du contribuable. L’émiettement du cadre syndical et la présence d’une trentaine de centrales plus ou moins représentatives, sont certainement pour beaucoup dans le désordre actuel. Et face à ce qui est désormais considéré comme un détournement effronté du droit de grève, des voix commencent à pointer le laxisme des autorités. Quels que soient le bien-fondé de leurs revendications salariales et l’intangibilité du droit de grève, ces fonctionnaires indélicats sont-ils en droit de tenir en otage le fonctionnement normal du service public ? , se demande-t-on de plus en plus. D’autres exigent que le gouvernement opère dorénavant des prélèvements de salaires sur les journées chômées. Il est vrai que cette menace a été brandie récemment par le ministre de l’intérieur. Son collègue de l’emploi s’est même demandé pourquoi ni le gouvernement actuel ni son prédécesseur n’ont eu « le courage d’opérer des ponctions sur les salaires ». Une menace qui reste à l’ordre du jour, d’autant qu’elle a déjà été appliquée par le passé, notamment à l’ONCF.