« Pas question de céder à la morosité économique ambiante ». Les opérateurs économiques espagnols se sont manifestement passés le mot en participant en force au Forum d’investissement au Maroc, qui se déroule depuis hier à Casablanca.
Preuve du sérieux de cette rencontre d’affaires, le prince héritier d’Espagne Felipe de Bourbon était présent à l’ouverture du Forum, aux côtés du chef du gouvernement marocain, Abdelilah Benkirane. Les chefs d’entreprises espagnols qui représentent près d’une cinquantaine de sociétés ibériques, ont en face d’eux plus d’une centaine d’opérateurs économiques marocains, prêts à leur donner la réplique. Il est vrai que ce Forum d’affaires n’est par le premier du genre. Tanger en a accueilli quatre en 2001, 2003, 2004 et 2007. Casablanca deux, en 2006 et 2009. Mais le fait qu’il se tient à un moment où l’Espagne traverse l’une de ses pires crises économiques et financière, illustre la confiance que les opérateurs espagnols placent dans leur premier partenaire commercial en Afrique. Une confiance qui a été renforcée par une croissance soutenue des investissements espagnols au Maroc tout au long des dix dernières années. Le deuxième partenaire commercial du Maroc après la France apprécie aussi l’amélioration graduelle du climat des affaires marocain. La réussite des quelque 700 entreprises espagnoles installées au Maroc donne l’exemple à d’autres investisseurs ibériques. Surtout en ces temps de crise économique, où le moindre gain en terme de coûts ou de productivité peut être déterminant dans la survie d’une entreprise. L’accroissement palpable des échanges réalisés de part et d’autre du Détroit de Gibraltar, qui ont avoisiné les 6,5 milliards d’euros en 2011, renseigne également sur ce partenariat gagnant. Les domaines de coopération et d’investissement sont assez diversifiés et vont de l’agro-industrie à l’offshoring, en passant par l’industrie auto, la logistique, etc. Mais c’est certainement l’énergie électrique et les infrastructures qui retiendront le plus l’attention à l’avenir. Surtout que le Maroc s’est engagé dans un ambitieux programme de production d’énergie éolienne et solaire.
En attendant, l’annonce de l’adjudication au groupe espagnol Assignia de contrats pour la construction de deux sections du futur TGV marocain pour 87,5 millions d’euros, illustre à la fois la confiance et la détermination des investisseurs espagnols.