L’hebdomadaire satirique français « Charlie Hebdo » en flammé les tensions entre Musulmans et Occidentaux en publiant des caricatures blasphématoires du Prophète Mahomet. La publication française n’a fait en réalité que « jeter l’huile sur le feu » comme le relève le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius. Les caricatures incriminées ont été publiées ce mercredi au moment où de violentes manifestations anti-américaines, parfois meurtrières, se poursuivaient dans des pays musulmans, pour protester contre la diffusion sur Internet, d’extraits du film islamophobe « Innocence of Muslims » (L’Innocence des musulmans), réalisé en Californie.
Le gouvernement français s’est donc empressé d’appeler ses ressortissants et ses représentations à l’étranger, à plus de vigilance. A titre préventif, des consignes ont été données aux ambassades, consulats, centres culturels et écoles françaises dans une vingtaine de pays musulmans, de fermer leurs portes ce vendredi, jour de la grande prière.
Le Maroc a été exclu de cette liste, même si les Français se trouvant dans le royaume chérifien ont été conseillés d’éviter les lieux des manifestations et d’être vigilants.
En réaction aux caricatures de Charlie Hebdo, le Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) qui représente la communauté musulmane dans l’Hexagone, s’est dit profondément consterné par les dessins « insultants à l’égard du prophète de l’Islam » qui visent à offenser délibérément les sentiments de tous les Musulmans.
Tout en affichant son attachement à la liberté d’expression, le CFCM a qualifié cet acte d' »irresponsable » dans un contexte très tendu qui, dit-il, « risque d’exacerber les tensions et de provoquer des réactions préjudiciables », après la récente diffusion d’un film islamophobe.
Le président du CFCM n’a pas manqué pour autant, d’appeler les Musulmans de France « à ne pas céder à la provocation » et d’exprimer leur indignation dans la sérénité avec des moyens légaux.
Même son de cloche chez le chef de la diplomatie marocaine,
Saad Dine El Otmani, qui s’est prononcé pour des « réactions civilisées et mûres ».
Le journal français « Charlie Hebdo » n’est pas à son premier acte provocateur à l’endroit des Musulmans. En 2006, Il s’était déjà attiré la foudre des Musulmans, en publiant d’autres caricatures similaires. En novembre dernier, il a récidivé avec un numéro spécial baptisé « Charia Hebdo », une initiative qui lui a valu la destruction de ses locaux parisiens, incendiés par des inconnus à la veille de sa publication.
Suite à son dernier acte, le site internet du magazine aurait été piraté et était inaccessible dans la matinée de mercredi, jour de la publication des caricatures, alors que son siège a été placé par la police, sous haute surveillance. C’est le moindre prix à payer pour le fait de vouloir s’attaquer aux sensibilités de près de 1,5 milliards de Musulmans, même si les réactions, parfois démesurées méritent débat.