La sortie de Meryem Bensaleh lors de l’Université d’été du MEDEF dévoile la lucidité économique de la présidente de la CGEM. Car tout en relevant que le Maroc est devenu une puissance régionale et un « nouveau territoire de croissance », la patronne du patronat marocain reconnaît les faiblesses, particulièrement le repli du secteur industriel.
Cette contraction a réduit la place de l’industrie à 14% du PIB actuellement, alors qu’elle était de 17% il y a une vingtaine d’années. Un recul qui représente une réelle préoccupation pour Meryem Bensaleh-Chaqroun dans un secteur vital et « un gage de sécurité pour la pays », selon ses propres termes. Il s’agit aussi d’un manque à gagner pour la compétitive de l’économie marocaine, au moment où les prévisions situent la croissance à 4,7% en 2013. S’il s’agit d’un niveau appréciable dans un contexte de crise internationale, cela reste tout de même « loin de répondre aux attentes des entrepreneurs marocains », selon Meryem Bensaleh.
A ce niveau, la responsabilité politique du gouvernement est pleinement engagée. Car, le passage à vide gouvernemental actuel est une occasion ratée pour deux raisons au moins : il empêche l’exécutif de saisir à temps les opportunités qui se présentent, tout en bloquant des réformes économiques, financières et fiscales indispensables pour le pays.
Mais la présidente de la CGEM, invitée d’une table ronde près de Paris, aura donné du sens à la diplomatie économique préconisée dans le dernier discours royal, et qui consiste à multiplier les partenariats, à attirer de nouveaux investissements. Ce qui au final se traduit par l’amélioration de l’attractivité du Maroc et la consolidation de son positionnement régional et international.