Les chefs de la diplomatie des cinq pays maghrébins ou leurs représentants se retrouvent ce jeudi à Rabat, dans une timide tentative de faire renaitre de ses cendres le projet mort-né de l’Union du Maghreb Arabe (UMA).
La rencontre du Comité de suivi de l’UMA, intervient une semaine après la 5è réunion du Conseil des ministres maghrébins de l’Intérieur tenue le 30 avril dernier à Nouakchott.
Dans la logique des choses, estiment les analystes, de telles démarches n’iront pas plus loin que les déclarations de bonnes intentions habituelles tant que persisteront les obstacles de taille dont le conflit du Sahara et la frontière terrestre maroco-algérienne qui est fermée depuis près de 21 ans.
Sinon, s’interroge un chercheur universitaire spécialiste des affaires maghrébines, comment peut-on parler d’union au moment où les échanges par la voie terrestre demeurent interrompus entre deux pays qui de surcroît, constituent le trait d’union et le passage obligé de tout projet d’intégration des cinq pays concernés.
Derrière la fermeture des frontières terrestres entre le Maroc et l’Algérie, se cache l’autre problème plus complexe qui est celui du litige territorial autour du Sahara marocain, estimant, que pour la majorité écrasante des Marocains, il est hors de question de faire la moindre concession sur la souveraineté et l’intégrité territoriale du Royaume.
Dans le contexte actuel, explique le même chercheur, il est insensé du moins pour les responsables marocains, de discuter du projet unioniste dans ses volets économique et social en mettant au frigo ses aspects politique et géostratégique.
Lors d’une réunion préparatoire de la rencontre ministérielle, tenue la veille à Rabat, le Comité de suivi de l’UMA, tout en reconnaissant la situation de blocage dans laquelle se trouve le projet maghrébin dans sa mouture initiale, a appelé à la mise en place d’une «approche nouvelle, globale et réaliste pour faire face aux obstacles qui entravent la réalisation des objectifs» du projet d’intégration maghrébine.
La crise diplomatique qui divise de longue date Rabat et Alger, autour de la souveraineté du Sahara marocain, laisse aux chefs de diplomatie maghrébins, peu ou pas du tout de marge de manœuvre pour aller de l’avant dans le projet escompté.
Il incombe dès lors aux dirigeants algériens qui conditionnent leur coopération tous azimuts avec le voisin marocain par le règlement préalable du conflit du Sahara, de faire le choix entre l’union ou la balkanisation de la région. Il est temps pour les frères algériens de se rendre à l’évidence, qu’il est surréaliste de parler d’Union Maghrébine et de revendiquer en même temps, l’indépendance du Sahara.