L’administration américaine intensifie ses pressions pour parvenir à un cessez-le-feu en Ukraine, tout en exprimant son agacement face aux blocages persistants.
Le président Donald Trump a affirmé ce mercredi 23 avril, qu’un accord de paix était «très proche», tout en reprochant à son homologue ukrainien, Volodymyr Zelensky, de compliquer les négociations par ses «propos incendiaires» sur la Crimée.
Sur sa plateforme Truth Social, le locataire de la Maison Blanche, qui avait précédemment qualifié Zelensky de «dictateur», l’a une nouvelle fois critiqué, l’accusant de faire obstacle aux négociations en réaffirmant le refus de Kiev de reconnaître l’annexion russe de la péninsule de Crimée en 2014.
«Il peut avoir la paix, ou il peut se battre encore trois ans avant de perdre tout le pays», a-t-il mis en garde, ajoutant que «nous sommes très proches d’un accord, mais cet homme, qui n’a pas les cartes en main, doit maintenant conclure».
Dans des déclarations à la presse dans le Bureau ovale, le président Trump a annonce qu’il «pense avoir un accord avec la Russie. Nous devons parvenir à un accord avec Zelensky, mais cela a été jusqu’à présent plus difficile».
Plus tôt dans la journée, le vice-président américain James David (J.D) Vance avait sommé Moscou et Kiev de trouver un compromis, autrement, a-t-il menacé, les Etats-Unis se retireront du processus des négociations en cours.
Il a proposé un gel des positions militaires proches des lignes actuelles, impliquant des concessions territoriales des deux côtés. « Cela signifie que les Ukrainiens et les Russes doivent tous deux abandonner une partie du territoire qu’ils contrôlent », a-t-il précisé.
Si le Kremlin a salué les efforts de médiation des USA, Downing Street a rappelé que «c’est à l’Ukraine de décider de son avenir», tandis que Paris a réaffirmé son attachement à «l’intégrité territoriale» de l’Ukraine.
Ces déclarations interviennent alors que des discussions tripartites (États-Unis, Ukraine, Europe) devaient se tenir à Londres, avant d’être reportées. Parmi les participants figuraient l’émissaire américain Keith Kellogg et le conseiller diplomatique français, Emmanuel Bonne.
Parallèlement, l’émissaire Steve Witkoff doit se rendre à Moscou cette semaine, alimentant les spéculations sur une éventuelle avancée. Selon le Financial Times, le président russe, Vladimir Poutine aurait proposé un gel du conflit en échange de la reconnaissance de la Crimée comme russe et d’une neutralité ukrainienne, des conditions que Kiev qualifie pour le moment d’inacceptables.
Alors que le Kremlin dément ces informations, les divisions persistent sur l’issue du conflit. Si les Européens défendent une restitution complète à l’Ukraine des territoires occupés par les Russes depuis 2014, Washington semble privilégier une solution pragmatique, quitte à froisser ses alliés.
Guerre en Ukraine : Washington presse Kiev et Moscou de faire des concessions
