Le président syrien, Ahmad al-Charaa souhaite renforcer les liens avec l’Égypte et l’Irak

Le président syrien Ahmad al-Charaa a affirmé que la Syrie entendait renforcer ses relations bilatérales avec l’Égypte et l’Irak, qualifiant les liens actuels d’« acceptables » tout en estimant qu’ils devaient évoluer vers « une étape plus avancée et significative ». Il s’exprimait dimanche devant une délégation de Damascènes à l’occasion de la Journée de la Libération, marquant le premier anniversaire de la destitution de Bachar al-Assad.

Charaa a présenté les principes de la nouvelle politique étrangère syrienne, qu’il dit fondée sur l’instauration d’un équilibre régional et international élargi. « La Syrie a établi dans ses relations un équilibre qui était impossible à atteindre au cours du siècle dernier », a-t-il assuré, soulignant que « le monde entier ne se tourne pas vers Damas en vain ».

Le président syrien a qualifié de « bonnes » les relations actuelles avec les États-Unis, la Russie et la Chine, estimant que « tout avance dans un climat positif ». Il a également évoqué des relations « constructives » avec plusieurs pays européens, dont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne.

Sur le plan régional, Charaa a affirmé que les liens de la Syrie avec la Turquie, l’Arabie saoudite, le Qatar et les Émirats arabes unis étaient désormais « idéaux », tandis que ceux avec l’Égypte et l’Irak, encore « acceptables », devraient selon lui progresser rapidement. Il a soutenu que cet équilibre diplomatique faisait aujourd’hui de la Syrie un « acteur influent » au Moyen-Orient et au-delà, et que le pays aspirait à devenir un modèle durable de stabilité et de paix.

Charaa a appelé les Syriens à saisir « ce tournant historique », avertissant contre le risque de manquer l’occasion de consolider les acquis récents : « Nous ne sommes pas prêts à payer un tel prix tous les dix ans. »

Lundi matin, des chants de victoire ont résonné dans les mosquées du pays pour célébrer le premier anniversaire de la chute d’Assad, à l’appel du ministère des Biens religieux. Plusieurs villes, dont Damas, Daraa, Hama, Alep, Idlib et Lattaquié, ont accueilli des défilés militaires massifs. Les commémorations se poursuivent depuis plusieurs jours, rappelant la bataille de la « Dissuasion de l’agression », qui avait conduit les forces d’opposition jusqu’à Damas en décembre 2024. Pour beaucoup de Syriens, la chute d’Assad marque la fin d’une ère de répression et d’abus qui aura duré quatorze ans.