La justice iranienne promet une réponse ferme face aux manifestations en cas de violence ou de tentative de déstabilisation

Le pouvoir judiciaire iranien a averti qu’il ferait preuve de « fermeté » face à toute tentative de transformer les récentes protestations contre la vie chère en mouvement de « déstabilisation ». 

Le procureur général de la République islamique, Mohammad Movahedi-Azad, a déclaré que les rassemblements pacifiques motivés par des revendications économiques demeuraient « compréhensibles », mais que la justice interviendrait sans hésiter si ces mobilisations débouchaient sur des violences ou des actions orchestrées depuis l’étranger.

Ces déclarations interviennent après trois jours des rassemblements de commerçants à Téhéran, rapidement rejoints par des étudiants dans plusieurs villes du pays. Les manifestations estudiantines ont éclaté dimanche dans le principal marché de téléphones portables de la capitale, sur fond d’hyperinflation et de profond marasme économique, avant de s’étendre à au moins dix universités, selon les agences Irna et Ilna.

Si le mouvement a gagné en visibilité, son ampleur demeure limitée : dans la capitale, les protestations de commerçants sont restées concentrées dans le centre-ville, tandis que la majorité des magasins continuaient de fonctionner normalement. Mercredi, les rues de Téhéran étaient inhabituellement calmes, conséquence de la fermeture temporaire des écoles, banques et administrations, officiellement décidée pour raisons énergétiques face aux températures négatives.

Les autorités ne font pour l’heure aucun lien entre ces mesures et les manifestations. Certaines universités prestigieuses, comme Beheshti et Allameh Tabataba’i, ont toutefois annoncé le basculement de leurs cours en ligne pour la semaine à venir.

Ce mouvement reste sans comparaison avec les vastes protestations de 2022, déclenchées par la mort en détention de Mahsa Amini après son arrestation pour un voile jugé non conforme au code vestimentaire. Ces événements avaient provoqué une onde de choc nationale et internationale et fait plusieurs centaines de morts, y compris parmi les forces de sécurité. L’Iran avait déjà été secoué en 2019 par une contestation liée à la hausse du prix du carburant, réprimée dans le sang.

Alors que les tensions sociales persistent, le pouvoir judiciaire entend tracer une ligne claire : tolérance pour les revendications économiques, mais répression annoncée en cas de dérive politique ou sécuritaire.