Après plusieurs années d’études, de réflexion et de débats, parfois houleux, l’Office national d’électricité (ONE) et l’Office national d’eau potable (ONEP), peuvent enfin direqu’ils ont concrétisé leur fusion. Le projet de loi no 40-09 concernant cette fusion a été adopté et à l’unanimité par la Chambre des Conseillers, lors d’une séance plénière tenue mercredi 21 septembre. Les deux offices sont désormais placés sous la bannière d’une nouvelle entité publique baptisée l’Office national de l’eau et de l’électricité (ONEE).En présentant son projet aux Conseillers, la ministre de l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement, Amina Benkhadra a précisé que ce projet vise à moderniser les services publics dans les secteurs vitaux de l’eau et de l’électricité.Selon des sources au ministère de l’énergie, la fusion répond à une logique évidente de synergie : les deux offices sont spécialisés dans des métiers complémentaires et ont en plus le statut de producteurs et de distributeurs d’eau et d’électricité dans la plupart des villes et régions du royaume. La phase suivante consistera, comme le laisse paraître la note de présentation du projet de loi (n° 40 09) relative à l’ONEE, en la réorganisation des activités de production, de transport, de distribution et de commercialisation de l’électricité et de l’eau. L’objectif des concepteurs de cette réforme, précise la même source, est «de générer des gains d’efficience qu’il ne serait pas possible d’obtenir avec une organisation séparée ».L’idée de base serait de développer le multiservice dans d’autres régions du Maroc, à l’image de la gestion déléguée à Casablanca, Rabat et Tanger-Tétouan où elle a été attribuée respectivement à la Lydec, Rédal et Amendis. Cependant, le grand hic, c’est que les opérateurs privés qui offrent l’efficacité mais cherchent aussi et surtout le gain, ne semblent pas intéressés par des régions où le revenu par habitant est relativement faible. Or, pour les autorités publiques il est hors de question de leur accorder carte blanche en matière de tarification dans des régions relativement pauvres, par craintes d’être confrontées à un retournement social aux répercussions incalculables voir même dangereuses surtout à l’heure des révoltes du printemps arabe.Le projet de fusion a donc germé depuis 2004, date à laquelle le cabinet Mc Kinsey avait remis au ministère de l’intérieur, les résultats d’une étude sur les services de distribution d’eau, d’électricité et d’assainissement. Mais au départ, ce projet a suscité beaucoup d’inquiétudes chez le personnel des deux offices et leurs centrales syndicales. La Fédération nationale de l’eau potable (FNEP), affiliée à l’Union marocaine du travail (UMT), avait ainsi formulé par le passé, sa vive préoccupation pour les acquis du personnel de l’office et pour son avenir en cas de fusion. Bien que sur ce point, l’article 13 du projet de loi parle d’un statut du personnel à élaborer pour les salariés de l’ONEE qui ne saurait être moins favorable à ceux en vigueur aujourd’hui dans les deux offices.
Pour le moment, une chose est sûre, c’est que le mariage entre les deux mastodontes de l’eau et de l’électricité est bel et bien consommé, la grande inconnue est l’avenir que le nouveau ONEE réserve à son personnel lui aussi fusionné.
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