Cela faisait près de trois ans que l’on n’avait plus entendu parler de lui, suite à l’échec retentissant de la première génération de l’opérateur Wana , qui avait tout misé sur la technologie CDMA. Karim Zaz, puisqu’il s’agit bien de lui, est réapparu sur les radars de la presse marocaine cette semaine à travers le lancement d’une carte bancaire marocaine permettant de régler ses achats sur Internet, en partenariat avec la banque française Société générale. Zaz, qui était en exil du monde des affaires après son départ de Wana, espère ainsi rebondir, en investissant (à nouveau) les nouvelles technologies. Il faut dire que l’homme est connu pour sa capacité à rebondir, ce qui lui a valu le surnom de « Phoenix » dans les milieux d’affaires. Au début des années 2000, il crée le le fournisseur d’accès Wanadoo Maroc avec France Telecom. Quelques années plus tard, le FAI est au bord de la faillite lorsque survient le rachat « miraculeux » qui ouvre la voie à la création de Wana. Avec ce dernier, même scénario, l’opérateur investit des sommes mirifiques pour créer un réseau propriétaire qui s’avèrera être un pari technologique et commercial désastreux. Sûr de sa vision, Zaz entraînera dans sa chute l’ancien président de l’ONA, Saad Bendidi, qui fera le frais de cet investissement hasardeux, qui, heureusement, sera rattrapé par la transformation en opérateur « normal » de Wana, qui deviendra Inwi. Bizarrement, Zaz « survit » près d’une année au départ de son mentor, en gardant le poste de Président non-opérationnel de Wana, ce qui a fait dire aux mauvaises langues que Zaz devait certainement s’être constitué une « assurance-vie » de tout premier ordre pour rester aux manettes. Après son départ de Wana, suite à un parachute doré dont le montant n’a pas été spécifié, voici donc que Karim Zaz tente de se repositionner sur Internet à travers le paiement en ligne par carte bancaire. Là encore, certains capitaines d’industrie de la place de Casablanca n’ont pas manqué de signaler qu’il s’agirait d’un virage technologique obsolète que souhaite faire prendre Zaz à la Société Générale.
« La BMCE a été pionnière dans le paiement sur Internet et dans tout ce qui touche à la monétique, Société Générale ne fait que tenter de suivre le leader du marché. En misant tout sur la carte « My Ecard » de Zaz, l’on est désormais sûrs qu’ils ne les rattraperont jamais… », nous confie –non sans humour- ce haut responsable de la banque centrale marocaine, spécialiste des questions de paiements dématérialisés.
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