Depuis environ trois semaines les accusations fusent à l’encontre d’Altadis Maroc. Plusieurs buralistes à travers le Maroc, principalement dans la ville d’Agadir, l’accusent de pratiques anticoncurrentielles. A en croire les propos tenus par ces derniers, Altadis aurait volontairement cessé d’approvisionner les bureaux de tabacs qui vendent des produits concurrents, les amenant ainsi à renoncer à la vente de ces derniers et à procéder à une vente exclusive des cigarettes d’Altadis.
Depuis le début de l’année 2011, la concurrence se fait rude pour Altadis. En effet, avec l’ouverture du marché du tabac et le démantèlement du monopole exercé jusque là par Altadis, les deux principales entreprises que sont la British American Tobacco et la Japan Tobacco se sont volontiers passé des services de cette dernière en procédant directement à l’importation et la commercialisation de leurs produits. Jusqu’en 2011, l’importation et la commercialisation de produits de tabacs étaient l’apanage de la seule Altadis, et ce, aussi bien pour ses propres marques que pour les marques des entreprises concurrentes. Japan Tobacco, dont les produits phares sont Winston et Camel, a été la première à ouvrir le bal en concluant un accord en avril dernier avec l’entreprise North African Tobacco en vue d’assurer la distribution de ses produits. Idem pour le fabriquant de Lucky Strike et Dhunill, British American Tobacco, qui a chargé la société Dislog de distribuer ses marques. Et ce n’est pas tout, d’autres marques devraient faire prochainement leur entrée dans le marché marocain. Certes, si Altadis fait face à une concurrence de plus en plus accrue, cela n’excuse en rien son comportement, d’autant plus qu’il n’existe aucune clause qui impose aux buralistes de vendre en exclusivité les produits tabacs de celle-ci. Mécontents, les buralistes multiplient les courriers et pétitions mais en vain. Ces derniers affirment n’avoir reçu aucune réponse la part d’Altadis. De son côté l’ancienne régie des tabacs réfute ces accusations et nie avoir eu recours à une quelconque pratique anticoncurrentielle. Celle-ci plaide plutôt pour le malentendu. Pour certains, l’hypothèse du malentendu parait plausible, grâce notamment à l’existence du contrat « lmtiaz » qu’Altadis passe avec certains buralistes. En effet, selon les termes de ce contrat, le bureau de tabacs consacre exclusivement sa vitrine aux marques d’Altadis en contrepartie d’équipements fournis par cette dernière. Pour d’autres, les actions menées par Altadis ne font pas de doute. Japan Tobacco aurait volontairement décidé de ne pas réagir pour éviter de rentrer en conflit avec Altadis. Difficile d’y voir clair !
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