La question de la liste nationale fait débat. La représentativité féminine aux élections législatives anticipées alimente les discussions aussi bien chez les parlementaires que chez les activistes des droits de la femme.Plusieurs associations de défense des droits des femmes, anciennes ou constituées à l’occasion, militent pour l’application effective de l’article 19 de la constitution qui consacre le principe de parité et leur reconnait les mêmes droits que les hommes : « L’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractère civil, politique, économique, social, culturel et environnemental, énoncés dans le présent titre et dans les autres dispositions de la Constitution, ainsi que dans les conventions et pactes internationaux dûment ratifiés par le Royaume et ce, dans le respect des dispositions de la Constitution, des constantes et des lois du Royaume. L’Etat marocain Œuvre à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes. Il est créé, à cet effet, une Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination ».Les députées voient ainsi en la parité, un moyen efficace et légitime pour concrétiser leur participation politique. L’intégration des jeunes dans la lise nationale risque néanmoins de compromettre ce projet. En effet le fait de mettre les femmes et les jeunes sur une même liste joue en leur défaveur car réduit leurs chances d’accéder au parlement. Les femmes rejettent à l’unanimité ce projet de loi et demandent une révision de la liste nationale, car même dans forme nouvelle, celle-ci reste incompatible avec la parité et avec l’égalité homme femme. Elles proposent de faire de la liste électorale une exclusivité féminine, avec au moins un tiers du total des sièges de la chambre des représentants et 5% des têtes de listes locales. Pour ce qui est des jeunes, une des alternatives serait des les inscrire dans les listes locales.Pour rappel le projet de loi organique relatif à la chambre des représentants avait porté le nombre de député à 395, dont 90 seront élus via la liste nationale qui inclue les femmes et les jeunes de moins de 35 ans. Ce qui implique que le nombre de sièges réservés aux femmes va être porté à 45, soit 11%. Insuffisant selon les députées qui voient mal comment un pareil taux peut s’accompagner de changements.