La compagnie aérienne Royal air Maroc (RAM) a probablement entamé sa descente aux enfers avec l’annonce ce vendredi, d’un plan social prévoyant le départ de 1.560 salariés. Ce n’est que le début de toute une série de mesures lourdes de conséquences, que la direction de la RAM s’apprête à prendre pour redresser la « situation critique » dans laquelle elle se trouve depuis plus d’un an.
« Ce plan social offre pour la période 2011-2013 le départ de 1.560 employés dans des conditions avantageuses » dans le but de « redresser et de développer » la compagnie, indique dans un communiqué de la direction de la RAM qui tient quand même à assurer « qu’aucun acquis du personnel demeurant à Royal Air Maroc ne sera affecté ». Le plan social en question tend à faciliter « l’accès à une retraite convenable pour tous les agents âgés de 45 ans et plus ». Pour se faire, la RAM compte grignoter dans ses dernières ressources, à savoir ses actifs hôteliers et immobiliers.
Un ancien de la boite qui a préféré parler sous couvert de l’anonymat, estime que l’état de santé actuel de la RAM est ni plus ni moins, la conséquence directe de la mauvaise gestion de la compagnie par son PDG, Driss Benhima et ses coéquipiers. La RAM court même le risque d’être bradée à un bas prix dans le cadre de sa probable privatisation, a-t-il mis en garde, expliquant que ce n’est vraiment pas le moment propice pour lancer une telle opération alors que les indicateurs de l’économie mondiale sont pour la plupart au rouge. Maroc Télécom, dit-il en fait l’expérience en voulant céder 7 % de son capital au privé avant de se rétracter en l’absence d’offres assez attrayantes.
Dans une société démocratique, estime l’ancien cadre de la RAM, la direction qui conduit sa société à la faillite ou la met dans une mauvaise situation financière, le moins qu’elle puisse faire est de présenter sa démission au lieu de continuer à s’accrocher en attendant des solutions miracles et en demandant des concessions parfois pénibles aux agents de la compagnie.
La direction de la RAM persiste et signe en se vantant que son plan social a été négocié et accepté par les syndicats.
Le PDG de la RAM prévient même que « si ce plan n’arrivait pas à être mis en œuvre et en particulier sur le volet de réduction des effectifs, c’est l’ensemble des postes de travail qui s’en trouverait menacé » et « aucun soutien durable de l’Etat ne pourra être sollicité ni même envisagé ».
Driss Benhima a réussi à rallier les délégués syndicaux à son plan de rationalisation de la compagnie et son volet social.
La situation critique où se trouve la RAM, Benhima l’impute à la crise économique mondiale, à l’intensité concurrentielle, aux profondes fluctuations du prix du carburant, à la surcapacité sur les marchés marocains porteurs, à la chute des tarifs et à la recrudescence des aléas d’exploitation. Mais il oublie de parler de l’impact de la vague des grèves du personnel navigant sur les caisses de la compagnie.
Le retour de la compagnie à ses équilibres » financiers, comme le souhaitent les délégués syndicats serait dans ce cas de figure, un vrai miracle.
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