18 milliards de dirhams, c’est le montant que le gouvernement devrait injecter à la caisse de compensation. Le conseil de gouvernement a décidé jeudi dernier d’augmenter le budget de fonctionnement de la caisse de compensation. Principalement motivée par la hausse des prix des matières premières, cette décision vient en limiter l’impact sur les produits des produits de premières nécessité, notamment les hydrocarbures, le blé, le sucre, ou encore l’huile. Ainsi pour le pétrole, les estimations préalables à l’élaboration de la loi de finances 2011 ont été largement dépassées. Et les autres produits subventionnés ne sont pas en reste. L’importation marocaine du blé est passée de 3090 millions de dirhams à 7305 millions, celle du sucre est passée de 2297 millions à 3300 millions et celle de l’huile végétale de 3451 à 4412 millions.
Au total, les dépenses supplémentaires que devra supporter la caisse de compensation devront atteindre les 48 milliards de dirhams. Un montant conséquent, que cette dernière ne peut couvrir. A noter que l’attribution des fonds supplémentaires au budget de fonctionnement de celle-ci s’est faite via le projet de décret n°2-11-499. Pour bon nombre d’observateurs, la réforme de la caisse de compensation est une nécessité. Néanmoins, cette tâche demeure extrêmement délicate étant donnée l’importance du rôle de caisse de compensation dans le maintien des pris des produits de base à niveau abordables. Jusqu’à présent, les gouvernements successifs n’ont pas trop voulu s’y aventurer.
A cette situation déjà difficile, s’ajoute le déséquilibre de la balance de paiement. En effet, selon les chiffres publiés ce mois ci par Bank al-Maghrib, d’une année à une autre, le déficit commercial serait entrain de se creuser de 21%. La principale explication avancée pour expliquer ce déséquilibre réside dans la hausse des importations à un rythme plus élevé que celui des exportations. Ainsi, pour le seul mois de juillet, les importations ont augmenté de 20% à un moment où les exportations ont enregistré une hausse de 19%.
Les finances publiques ont pour leur part enregistré une baisse de 115 millions de dirhams sur les cinq premiers mois de l’année. Et le déficit budgétaire, hors recettes de privatisation, s’est établi à 17,8 milliards de dirhams. De leur côté, les charges de compensations ont atteint les 20,7 milliards de dirhams, soit une augmentation de 9.5 milliards à la même période de l’année 2010.
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