Un retour du Maroc au sein de l’Union Africaine n’est plus écarté à la lumière de l’intense activité menée par la diplomatie marocaine en direction de plusieurs pays en Afrique, à quelques jours seulement du sommet de l’UA prévu les 17 et 18 juillet au Rwanda.
Salaheddine Mezouar, le ministre des Affaires étrangères effectue depuis plusieurs jours une longue tournée qui l’a menée dans de nombreux pays en Afrique. D’autres émissaires du roi Mohammed VI se sont rendus dans certaines capitales africaines. Et même si aucune annonce n’a été faite officiellement à Rabat, l’idée d’une réintégration par le Maroc de son siège à l’UA faisait son petit bonhomme de chemin depuis un certain temps déjà.
Surtout que de nombreux pays africains qui soutiennent le Maroc dans l’épineux dossier du Sahara, demandent au Royaume de réintégrer l’UA afin de mieux défendre sa position et qu’ils puissent eux-mêmes l’aider dans ce sens.
Membre fondateur de l’OUA (organisation de l’unité africaine) devenue ensuite l’UA, le Maroc avait quitté l’organisation panafricaine en 1984 pour protester contre l’admission de la RASD, la république autoproclamée par le Polisario avec le soutien de l’Algérie.
A l’époque, la réaction du Maroc se justifiait au regard des pressions utilisées par Boumedienne et Kadhafi pour l’intrusion au sein de l’organisation panafricaine d’une république qui n’avait aucune existence réelle et qui plus est, n’était pas reconnue par l’ONU, ni par aucune grande capitale dans le monde.
Aujourd’hui, les choses ont changé et le retour du Royaume à l’UA serait de nature à enrayer l’action hostile de l’Algérie et du Polisario au sein de l’organisation panafricaine.
En tout cas, même si Rabat ne compte pas sur une expulsion du Polisario dans l’immédiat en dehors de l’UA, le Maroc pourrait en revanche capitaliser sur ses solides relations avec de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Centrale pour contrebalancer, de l’intérieur de l’UA, l’action pernicieuse d’Alger.