La nouvelle a fait l’effet d’une bombe alors que la conférence sur la Libye se tenait ce jeudi à Paris, se répandant tel une trainée de poudre par les smartphones et autres terminaux Blackberry. Selon la lettre confidentielle française « Maghreb Confidentiel » dans son édition de ce jeudi 1er Septembre, les algériens suspecteraient leur rival habituel, le Maroc, d’être à l’origine d’une partie de leurs déboires avec le CNT, car Rabat aurait fourni des preuves de l’engagement matériel du régime algérien aux côtés de Mouammar Kadhafi. « Maghreb Confidentiel » nous apprend également que le Maroc aurait mis à la disposition du CNT, dès le mois de mars, des officiers formateurs pour entraîner et encadrer les insurgés de Benghazi. Alger se trouve dans une situation délicate en ce moment, après avoir accepté de recevoir une trentaine de membres de la famille de Kadhafi, et en refusant toujours de reconnaître le CNT Lybien, l’accusant d’être noyauté par des « terroristes islamistes ». En réalité, nombre d’observateurs estiment que l’Algérie est fortement embarrassée par la chute du régime de Kadhafi, le système de ce dernier ayant certaines similitudes avec le sien: une économie basée sur les exportations des hydrocarbures, une oligarchie au pouvoir formée d’un complexe incluant le renseignement et l’armée, et enfin, une certaine sclérose des institutions. Seule différence notable, la presse algérienne jouit d’une certaine indépendance et d’ailleurs marqué sa différence de manière significative lors des dernières semaines reflétant le désaccord profond du peuple algérien avec ses dirigeants dans l’attitude vis-à-vis du guide de la révolution. Néanmoins, l’Algérie a décidé de participer à la conférence de Paris et a envoyé son ministre des affaires étrangères, Mourad Medelci, pour tenter de faire bonne figure et de reprendre langue, discrètement, avec le CNT. Paradoxalement, le salut d’Alger pourrait bien venir de…Rabat, selon des sources haut placées auprès du quai d’Orsay, puisque le royaume Chérifien, qui souhaite la normalisation de ses relations avec l’Algérie, pourrait jouer les médiateurs discrets. Selon la même source, le pouvoir algérien serait divisé sur l’attitude à adopter face au CNT et hésiterait encore à reconnaître l’autorité de ce dernier, même si certains conseillers du Président Bouteflika le poussent à aller vers cette décision.
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