Le site électronique américain « www.brookings.edu » a publié un article sur les manifestations survenues au Maroc après la mort de Mouhcine Fikri, intitulé : « Pourquoi les protestations au Maroc ne mèneront pas vers un autre printemps arabe ».
Signé par Sarah Yerkes, le long article explique que les manifestations qui ont éclaté à travers le Maroc ces derniers jours suite au décès du marchand de poisson Mouhcine Fikri, rappellent « les événements ayant déclenché le printemps arabe, mais en diffèrent radicalement».
Il y a une « différence majeure entre 2010-2011 et aujourd’hui », explique l’auteure de l’article, avançant de multiples raisons parmi lesquelles « l’expérience » acquise par le gouvernement marocain dans le traitement des manifestations.
Lors des protestations de 2011 et « contrairement à certains de ses voisins d’Afrique du Nord, le gouvernement marocain avait permis aux manifestations régulières d’exercer un mécanisme de relâchement de la pression ». La « gestion de la vague actuelle de protestations reflète cette expérience. La police marocaine n’a pas interféré dans les manifestations ».
Plus important encore à relever, « le roi Mohammed VI a ordonné une enquête approfondie sur la mort de Fikri et a envoyé le ministre de l’Intérieur pour transmettre ses condoléances personnelles à la famille de Fikri.
« Le ministre de l’Intérieur Mohamed Hassad a même fait une déclaration exprimant sa solidarité avec les manifestants: « Personne n’avait le droit de traiter (Fikri) comme ça … Nous ne pouvons pas accepter des fonctionnaires agissant avec hâte, colère ou dans des conditions qui ne respectent pas les droits des gens », rappelle Sarah Yerkes.
L’auteure Sarah Yerkes insiste surtout sur le fait que « le système politique marocain est moins menacé que les gouvernements tunisiens ou égyptiens de 2011, car c’est une monarchie ».
« Et plus encore que les autres monarchies de la région, le roi Mohammed VI a réussi à rester au-dessus de la mêlée au cours de chaque vague de protestations en raison de la légitimité séculaire que lui confère sa double fonction de chef de l’État et d’Emir al-mu’minin (ou Commandant des croyants) ».