Plus d’un mois après sa désignation pour la formation du gouvernement, Abdelilah Benkirane peine à réunir une majorité, alors que les tractations entre le chef du PJD et les principaux partis se perdent en manœuvres politiciennes qui donnent le tournis aux analystes politiques les plus avisés.
La décision tant attendue de la commission administrative de l’USFP de samedi 12 novembre, n’avance pas les choses. L’organe décisionnel du parti de la Rose mandate certes le premier secrétaire pour négocier avec Benkirane les conditions d’une entrée au gouvernement. Mais Driss Lachgar rebondit pour réitérer sa position de maintenir un pied dans le futur gouvernement et un autre en dehors.
Pour sa part, l’Istiqlalien Hamid Chabat qui a donné son accord pour faire partie de la majorité, est plus tôt favorable à un gouvernement regroupant le PJD et les trois partis de la défunte Koutla : Istiqlal-USFP-PPS. C’est pourquoi il multiplie les attaques contre Aziz Akhannouch, accusant le chef de file du RNI de vouloir faire avorter cette combinaison et de faire ainsi le jeu du PAM.
D’ailleurs, les attaques contre Akhannouch n’émanent pas uniquement du chef du parti de l’Istiqlal. Elles proviennent de ce qu’on appelle désormais les cyber-brigades du PJD. Ces sympathisants du parti islamiste se font plus virulents et dirigent leur artillerie lourde contre le chef du parti de la Colombe en personne.
Au final, après un mois au cours duquel il a fait le tour des principaux partis susceptibles de faire partie de sa majorité, y compris Mhand Laenser du MP, Benkirane se retrouve au point de départ: deux alliés sûrs (PPS et Istiqlal), mais sans majorité numérique et une perte de temps précieux à cause de la paralysie du Gouvernement et du Parlement.