Depuis son coup de gueule et son départ précipité pour protester contre sa non-titularisation lors du match opposant le Maroc à l’Algérie en Juin dernier, l’international Adil Taarabt a multiplié les actes de contrition, comme autant d’appels du pied en direction d’Eric Gerets, le sélectionneur national marocain. Ce dernier, après avoir refusé « catégoriquement » que Taarabt puisse remettre le maillot national suite à son indiscipline a entrouvert une porte qui pourrait laisser espérer l’international et ses nombreux fans. Dans un entretien accordé à la radio RMC, le sorcier belge, en digne héritier de Raymond Goethals , a eu une sortie énigmatique qui en dit long sur ses intentions : « Ça ne dépend pas de moi, ça dépend de lui. C’est dommage parce que c’était le clown de l’équipe, celui qui mettait l’ambiance, adoré par tout le monde. Je ne sais pas pourquoi il a eu cette réaction ». Selon plusieurs sources au sein de la fédération marocaine de football, Ali Fassi Fihri, président de la FRMF, militerait depuis de longues semaines pour que le processus de réintégration de Taarabt soit « accéléré », mais il s’est heurté à l’intransigeance de Gerets, qui estime qu’un éloignement d’ « au moins six mois » constitue la mesure disciplinaire « adaptée », qui a l’avantage de servir d’exemple pour « tous ceux qui seraient tenté par le chantage à la titularisation ». Depuis qu’il a pris en main les rênes de la sélection marocaine, Eric Gerets a en effet privilégié la construction d’un collectif soudé plutôt que la promotion d’individualités, aussi talentueuses puissent-elles être. Une leçon qui a aurait semble-t-il fait du bien au onze national marocain, qui est en train de découvrir les vertus de l’altruisme. Adil Taarabt, qui fait les joies du Queens Park Ranger, pourrait ainsi retrouver la sélection nationale marocaine à l’automne, sans toutefois être certain d’être aligné dans le onze de départ. Le Maroc doit affronter demain la Centrafrique pour gagner son ticket pour la Coupe d’afrique des Nations (CAN) édition 2012.