Chabat est-il en train de mettre le feu à la maison Istiqlal ? Insatiable de surenchères, le chef du vieux parti nationaliste a fait voter, jeudi, à la commission de discipline et d’arbitrage, la suspension de trois voix dissonantes: Yasmina Baddou, Karim Ghellab et Toufiq Hejira.
Suspendus pour 18 mois, la plus lourde sanction après l’exclusion, les trois responsables occupent pourtant les postes convoités de membres du Comité exécutif du parti. Toufiq Hejira occupe même la fonction de président du Conseil national, le parlement du parti de Allal Fassi.
Avant le verdict, le président de la commission de discipline Ahmed Kadiri, a démissionné. Il n’a visiblement pas voulu cautionner cette cabale orchestrée par Chabat contre de potentiels rivaux à quelques semaines du congrès général du parti, prévu fin mars.
Anciens ministres, les trois responsables istiqlaliens s’étaient attiré les foudres du Hamid Chabat en décembre dernier. Ils avaient alors désavoué les déclarations du tonitruant chef du parti sur ce qu’il a considéré, avant de se rétracter, « la marocanité de la Mauritanie ».
Yasmina Baddou a préféré se présenter à la convocation de la commission de discipline, ce qui n’est pas le cas de ses deux collègues qui ont dédaigneusement ignoré l’invite. Avec l’enlisement de Chabat dans ses débordements politiques et suite aux révélations sur ses biens fonciers en milliards, les deux istiqlaliens doivent certainement sentir comme une ambiance de fin de règne dans le plus vieux parti du pays.