La MAP déjà en crise

Moins de trois mois après la prise de fonction de Khalil « Pitbull » Hachimi Idrissi à la tête de l’agence de presse officielle MAP, il semblerait que ce dernier doive faire face à sa première crise sérieuse avec une grève des personnels et un sit-in de protestation qui s’est déroulé devant le siège de l’agence. La situation sociale de l’agence officielle marocaine est sur des charbons ardents depuis près de deux ans, l’organe chargé de relayer l’information officielle étant privé de leadership après un « congé indéfini » donné à l’ancien directeur, Ali Bouzerda. Une question était sur toutes les lèvres lors de la manifestation du personnel de l’agence : la rédaction de l’agence  va-t-elle minimiser le nombre de manifestants, comme elle  le fait immanquablement lors de chaque sortie du mouvement du 20 Février, ou bien   relayera –t-elle  fidèlement le mouvement social ? Ni l’un ni l’autre, puisque le site officiel de l’agence est resté muet sur le mouvement des agenciers, titrant sur l’esprit de réforme qui anime la nouvelle direction générale de la MAP. En réalité, Khalil Hachimi Idrissi a reculé sur le point essentiel qui posait problème, un nouvel agencement des horaires qui aurait amené un quart des journalistes à 6 heures du matin, et forcé tout le monde à assurer-de manière tournante- le fastidieux service de nuit. La raison de cette réorganisation horaire serait une « faute » professionnelle du journaliste assurant la permanence de nuit dans le traitement d’une activité royale. Alors que le mise en cause a été mis à pied, Khalil Hachimi a voulu responsabiliser tous ses agenciers en changeant les horaires. Mal lui en a pris, car  non contents de faire grève, des chefs de services (qui visiblement n’attendaient que cela), lui ont « balancé leur démission en pleine figure », décapitant ainsi des pôles de production d’information entier. Prompt à dénoncer un « complot externe téléguidé », le nouveau Directeur Général de la MAP est en train de compter ses amis…comme ses ennemis, plutôt nombreux.