Alors que la précampagne pour les élections législatives anticipées est déjà lancée et les nouvelles lois électorales presque toutes adoptées, le Parti de la justice et du développement (PJD) peine toujours à trouver un compagnon de route. Alors qu’à peine 45 jours nous séparent de ces échéances décisives, les hommes de Abdelilah Benkirane ne trouvent pas encore preneurs parmi les autres grandes formations pour former leur coalition. Mis à part les toutes petites formations politiques qui ne font pas le poids dans l’échiquier politique marocain, les autres poids-lourds sur scène ont déjà annoncé la couleur de leur camp ou s’apprêtent à le faire.
Pour ces derniers, il ne s’agit que des dernières tractations pour choisir le plus offrant ou le meilleur profile. Benkirane et consorts attachent leurs uniques espoirs sur les vieux partis l’Istiqlal (PI) de Abbes El Fassi et l’USFP de Mohamed El Yazghi. Mais pour l’instant ces deux formations avec le parti du Progrès et du Socialisme (PPS) de Nabil Benabdellah, qui forment ensemble le bloc de la Koutla au gouvernement, rechignent à inviter les PJDistes à s’asseoir à leur table. Les trois partis de la Koutla sont en train de faire leurs calculs pour évaluer leurs chances de sortir vainqueur du prochain scrutin du 25 novembre et la part de chacun dans le futur gouvernement avec en tête bien entendu un leader du PI ou de l’USFP. Cette mise à l’écart du PJD des tractations et de la préparation du plan d’attaque au sein de la Koutal, les observateurs l’interprètent comme une façon polie de dire aux hommes de Benkirane de patienter le temps que les trois formations tirent les choses au clair.
Et ce n’est que dans le cas où ces dernières ne tombent pas sur un terrain d’entente que l’une des deux principales formations le PI ou l’USFP fera appel au PJD. Dans tous les cas, le PJD se trouve actuellement complètement isolé. S’il n’a rien à espérer du côté du G8 (la Coalition pour la Démocratie qui regroupe autour du RNI, du PAM du MP et de l’UC quatre nouvelles recrues parmi les partis de gauche), il vient d’être lâché également par un ancien allié non déclaré. Adl Wal Ihsan, l’autre mouvement islamiste toléré mais non reconnu, qui par le passé, donnait un coup de main lors des opérations du vote aux candidats du PJD, cette fois-ci son chef, Cheikh Yassine a non seulement annoncé le boycott par son mouvement des prochaines élections, mais il a donné pour consignes à sa meute, de ne pas participer au vote.
A fur et à mesure que les échéances du 25 novembre approchent, le Numéro un du PJD n’a cessé de répéter à qui veut l’entendre, que son parti étudierait toute proposition d’alliance, et n’hésite pas de rappeler comme référence le précédent des élections communales en 2009. Date à laquelle un pacte conclu avec les socialistes (USFP), quoique contre nature, a permis au parti islamiste d’arracher la présidence de certaines mairies. Le PJD qui n’arrive pas à s’entendre même avec le ministère de l’Intérieur qui coiffe les opérations électorales, est condamné pour l’instant de faire cavalier seul en attendant un éventuel postulant pour faire coalition.