De temps à autre, il est important de se révolter contre les comportements que l’on pourrait qualifier d’antipatriotiques, notamment lorsqu’ils émanent de la classe la plus aisée du royaume, qui se découvre ces derniers temps une vocation « révolutionnaire » et souhaite ainsi se greffer sur les mouvements sociaux qui animent notre pays. Il est ici important également de pousser un bon…coup de gueule contre les comportements de cette caste qui devrait assumer sa part de responsabilité dans les inégalités sociales, auxquelles elle participe largement, notamment en ne payant pas l’impôt ou en se soustrayant à ses obligations sociales vis-à-vis de ses employés. Les exemples d’irresponsabilité sociale sont en en effet légions, et se sont nettement accentués ces dernières années, alors même que le code du travail et que l’arsenal de contrôle s’est modernisé. Or, rien ne semble y faire, les possédants se placent en champions du « discours de réforme », au lieu de s’insérer résolument dans la réforme en y participant de manière citoyenne. En effet, les chaumières casablancaises, avec les débats feutrés qui s’y tiennent, deviennent le triste lieu des amertumes déclarées. Ainsi, les hyper-riches du Maroc ont fait de l’argent à n’en pas finir, circulent dans des limousines dernier cri, s’accordent en claquant des doigts de longs week-end à Marbella, Londres ou tout autre destination exotique. Ils ont des usines, des maisons secondaires, des résidences à l’étranger, des comptes en banque faramineux,…des bateaux de plaisance, tout pour être heureux ! Et pourtant, rien ne leur suffit. Dans leur escarcelle, ils veulent tout mettre : l’argent, le pouvoir et la distinction sociale. Une marche de protestation de jeunes s’annoncerait-elle ? Ils sont les premiers à en disserter avec une délectation à en couper le souffle, qualifiant la jeunesse de « Hadouk NASS » ! C’est peu dire qu’ils troquent leur casquette de bourgeois, d’arriviste contre la tunique de fielleux adversaires de leur pays, de masque de « Cinquième colonne », rampant devant les adversaires de leur pays, trahissant jusqu’à leur origine.
Les « salonards » n’en finissent pas d’engranger leur hargne contre les institutions, le système et enfin tout simplement le pays. Aigris comme des escogriffes, ils s’emploient à brûler ce qu’ils ont adoré. C’est une caractéristique fâcheuse de notre société : une partie de l’élite, à tout le moins celle qui s’élève à ce niveau, devient le contempteur du régime, de l’Etat et de tout ce qui constitue la valeur de notre pays. Nous commençons, en effet, à vivre une période trouble ! Elle s’apparente à un « Moyen Age » de la pensée, à son écroulement mais aussi à une véritable descente caractérisée par une émolliente démission. Si l’on ne prenait garde, elle nous tirerait vers le bas, mettrait à mal les espérances collectives et par terre les valeurs auxquelles nous ne cessons de croire et restons attachés. Car, le fil noir de la haine, tissé, tressé avec une froide détermination par certains bourgeois, mués en adversaires, animés par le ressentiment, s’appelle aujourd’hui le populisme ! Il est devenu la rançon de la liberté pour laquelle les générations précédentes, nationalistes et compatriotes, se sont sacrifiés. On glosera à l’envi sur cette notion à la fois vieille mais revernie de populisme élitiste. Le principe qui le fonde exalte les rancœurs, la détestation du pays, le mépris des institutions qui les ont nourris et engrossés. Le fiel populiste des élites aigries flatte les bas instincts, et va jusqu’à instrumentaliser et faire commerce de ses détresses. Des frustrations populaires, elle fait un moteur de la haine et pour finir monte le « peuple contre ses institutions! L’adage shakespearien disait : « Gardez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge… »
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