Victoire en appel pour les 848 cheminots marocains retraités de la SNCF, après un long feuilleton judiciaire où les Chibanis poursuivaient la Société nationale des chemins de fer française pour discrimination par rapport aux cheminots français.
La Cour d’appel de Paris s’est prononcée mercredi sur la plainte des anciens cheminots de la SNCF, qui sont de nationalité ou d’origine marocaine. Dans cette affaire qui a duré plus de dix ans, les anciens cheminots exigeaient 628 millions d’euros de dédommagements à la SNCF.
En septembre 2015, la SNCF avait été condamnée à verser aux plaignants au titre des dommages et intérêts 170 millions d’euros. Une décision qui avait été contestée alors par l’avocate Clélie de Lesquen-Jonas.
Après le verdict de mercredi, l’avocate a indiqué que les cheminots avaient obtenu reconnaissance pour «préjudice moral». Mais le montant des dommages et intérêts n’a pas été communiqué dans l’immédiat.
La discrimination dont ils ont fait l’objet est incompréhensible. En effet, presque tous avaient reçu les médailles d’or et d’argent des chemins de fer. Une reconnaissance qui ne leur a pourtant pas permis de sortir du niveau subalterne dans lequel ils ont été cantonnés. « Il ne peut y avoir de justifications morales ou juridiques à cela», selon l’avocate.
La Cour d’appel de Paris a ainsi rendu justice à ces Chibanis qui avaient été embauchés dans les années 70 comme contractuels par la SNCF. Mais à cause justement de leur situation de contractuels, ils n’ont pas pu bénéficier du statut particulier des cheminots, plus avantageux et relevant d’une caisse de retraite spécifique.