Le mouvement de transhumance maintient son rythme en dehors et au sein des alliances politiques scellées tout récemment par les partis, alors que la campagne électorale atteint son rythme de croisière. Dans la “Coalition pour la démocratie” -qui regroupe huit formations politiques sous le surnom de G-8 et qui représente pour le moment la première force politique avec 155 sièges à la Chambre des représentants (talonnée par la Koutla démocratique avec 115 sièges)- 17 candidats/parlementaires ont récemment « déserté » leur parti d’origine pour rejoindre le Rassemblement National des Indépendants (RNI) de Salaheddine Mezouar. Au total, dix députés transhumants proviennent du Parti Authenticité et Modernité (PAM) , quatre autres du Mouvement Populaire (MP) de Mohand Laenser, et trois d’autres formations. Selon des informations crédibles, plusieurs membres de l’état-major du MP auraient été scandalisés par cette défection en faveur du RNI, la qualifiant de « trahison » et incitant Laenser à protester, voire à rmeettre en cause les bases de son accord avec Mezouar. Par contre, fait éminemment curieux, aucune réaction négative n’a été signalée du côté du PAM. Les observateurs avertis en concluent qu’un pacte secret aurait été conclu entre les leaders du PAM et du RNI, ce dernier prétendant à la présidence du prochain gouvernement. L’état-major du PAM, objet de vives critiques au sein du mouvement du « 20 février », aurait ainsi consenti à renforcer les rangs du RNI pour augmenter les chances de ce dernier de glaner le maximum de sièges dans la future chambre des députés, ce qui lui ouvrirait la voie pour diriger le gouvernement en cas de victoire des partis du G8. Le PAM reçoit en contrepartie le désistement du RNI dans un certain nombre de circonscriptions, ainsi que l’assurance d’obtenir certains grands ministères si le RNI prenait la tête du gouvernement.
Selon certains bruits récurrents, cette stratégie de « vases communicants » entre le PAM et le RNI résulterait d’une volonté du fondateur du PAM, Fouad Ali El Himma, de signifier sa prise de distance avec le parti, laissant aux instances de ce dernier le soin de statuer sur les arbitrages politiques et les accréditations au sein de l’alliance. Certaines mauvaises langues parlent même d’une rupture entre El Himma et son parti, ce qui expliquerait les « réglages » qui s’opèrent au sein de la coalition et la décision du fondateur de ne pas se présenter aux élections dans son fief de Rhamnas, alors même qu’il est assuré de l’emporter à une très large majorité, sa popularité locale ne s’étant jamais démentie jusqu’alors. D’autres observateurs estiment, au contraire, que cette transhumance planifiée serait la résultante d’une stratégie « florentine » théorisée par le fondateur du PAM afin de laisser au RNI le leadership de la coalition, tout en se ménageant une marge de manœuvre si jamais le G8 ne réussissait pas à placer l’un de ses partis en tête des élections. Cette tactique aurait le bénéfice de permettre au PAM d’ « examiner ses options », si jamais l’Istiqlal venait à se classer premier le 25 Novembre.
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