Sur les 31 partis politiques en lice pour les législatives anticipées de vendredi prochain, moins de cinq formations partent grands favoris. Ces derniers figurent sur la liste des huit partis politiques couvrant plus de 80 circonscriptions électorales sur 92. Le parti de l’Istiqlal (PI) est le seul à avoir présenté des candidats dans la totalité des 92 circonscriptions, suivi par l’USFP et le PJD avec un total de 91 candidats chacun, le PPS, 88, le RNI, 86, le PAM, 81 et le FFD, dont les candidats sont présents dans 80 circonscriptions. Cette présence devrait normalement renforcer les chances de chacun des partis en lice pour glaner un grand nombre de sièges lors du vote du 25 novembre et faire partie du futur gouvernement.
Le rapport des forces tel qu’il se présente à la veille de ce scrutin, privilégie cinq formations à savoir le PI qui a l’avantage d’une forte représentation au sein de l’actuel exécutif dirigé depuis octobre 2007 par Abbas El Fassi qui n’est autre que le secrétaire général du parti istiqlalien. On retient également sur la liste des grands favoris, deux autres formations faisant également partie de la coalition gouvernementale qui dirige actuellement le pays. Il s’agit de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) qui, trop affaibli, a le moins de chances de scorer que ses autres concurrents, et du Rassemblement National des Indépendants (RNI) qui a, par contre, largement conforté sa position en scellant une alliance « coalition pour la démocratie » avec sept autres formations, dont le redoutable Parti de l’Authenticité et de la Modernité (PAM). Ce dernier n’avait pas participé aux législatives de 2007 puisqu’il n’a été fondé qu’en août 2008, mais il avait quand même pu cartonner lors des communales 2009. Le PAM, même s’il est parmi les grands favoris, son poids a été fortement aminci par le phénomène de la transhumance entrainant l’exode d’un bon nombre de ses députés/Conseillers vers d’autres partis notamment le RNI. Enfin le Parti (islamiste) Justice et Développement (PJD) part lui aussi grand favori de ces législatives anticipées.
Il est par contre confronté à deux obstacles majeurs. D’abord il doit surmonter la difficulté de trouver un allié pour gouverner au cas où il sortirait vainqueur du scrutin et ensuite les PJDistes sont appelés à se réconcilier avec l’électorat amazighi qui a son poids dans les urnes. Les électeurs amazighs ne sont pas prêts à oublier que lors du débat précédant le référendum sur la nouvelle Constitution, le Secrétaire Général du PJD, Abdelilah Benkirane s’était publiquement opposé à l’inclusion de l’amazigh comme langue nationale dans la nouvelle Constitution. Dans leur réaction à travers les médias, les associations amazighes et les jeunes de souche berbère ont interprété cette prise de position des Islamistes comme un acte hostile.
Le 6 août 2011, les manifestants du Mouvement 20 Février avaient scandé des slogans contre le PJD dans la région du Souss. Arehmouche Ahmed, un militant du mouvement et Président du Réseau Amazigh pour la Citoyenneté (RAC), a même proféré sa menace de porter plainte contre la direction du PJD, alors qu’une page a été créée sur le réseau social Facebook pour revendiquer carrément la dissolution du parti islamiste. En l’absence de sondages d’opinions professionnellement fiables, il faut donc attendre le verdict des urnes pour savoir qui parmi ces grands favoris, va présider à la destinée du pays dans les années à venir.
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