L’Union socialiste des forces populaires (USFP) est officiellement dans l’opposition. La décision a été prise dimanche à l’unanimité des membres du Conseil National (CN) du parti de la rose. C’est le premier secrétaire du parti, Abdelouahed Radi lui-même qui l’a annoncé, précisant que la décision de se mettre dans l’opposition, a été prise à l’unanimité par les membres du CN.
« Nous avons perdu les élections du 25 novembre, donc nous retournons à l’opposition de la manière la plus logique », a déclaré pour sa part Driss Lachgar, membre du bureau politique du parti de la rose, précisant que l’USFP en rejoignant l’opposition « va aider le pays à développer sa démocratie ».
Ces trois derniers jours, le Secrétaire général du parti Justice et Développement (PJD) Abdelilah Benkirane était presque sûr que les trois partis dela Koutla(PI, USFP et PPS) allaient rejoindre son cabinet. « Je serais heureux de voir l’USFP adopter une position positive sur sa participation au prochain gouvernement », a-t-il déclaré en substance.
Après ses premières concertations avec les dirigeants tant du parti de l’Istiqlal, de l’USFP et du PPS qui n’a pas encore tranché sur cette question ou Mohand Laenser du Mouvement Populaire (MP), Benkirane a été confronté à un obstacle de taille qu’est la répartition des portefeuilles. Benkirane qui voulait au départ, un gouvernement restreint d’une quinzaine de portefeuilles, a parvenu à la conclusion qu’il en fallait plus pour satisfaire tout le monde. « La tendance actuelle, a-t-il avoué, converge vers la constitution d’un gouvernement avec 25 portefeuilles ».
Parmi les trois membres de la Koutla démocratique, outre l’USFP qui a décliné l’offre de Benkirane, le parti de l’Istiqlal est vraisemblablement prêt à rejoindre leurs coéquipiers islamistes, alors que le Parti du Progrès et du Socialisme et le MP n’ont pas encore dit leur dernier mot.
Les coéquipiers de Benkirane ne regrettent pas trop le retrait de l’USFP qui n’a eu qu’un modeste score de 39 sièges, surtout qu’ils ont encore une large marge de manœuvre, pour former un cabinet appuyé par une majorité confortable au parlement. Outre le Parti de l’Istiqal qui compte 60 sièges, le PJD ayant glané 107 sièges, peut encore faire appel au Mouvement populaire qui comptabilise 32 sièges ainsi qu’à l’Union Constitutionnelle (UC) et le Parti PPS qui disposent respectivement de 22 et 18 sièges, soit un total de 239 sièges, dépassant largement la majorité absolue de 51 % prévue dans la prochaine Chambres des représentants.
Pour éviter de nouvelles entraves, le chef du futur exécutif a promis d’adopter une approche « transparente et équilibrée » dans la gestion des revendications des citoyens et surtout de la gente féminine qui est prête rebondir pour défendre ses acquis. Benkirane a également adopté un ton conciliateur envers les jeunes contestataires du mouvement du 20 février, en les appelant à l’apaisement et au dialogue. Mise à part la péréquation des portefeuilles, Abdelilah Benkirane sera bientôt appelé à résoudre la grande problématique d’harmonisation de son programme politique avec ceux de ses futurs alliés au gouvernement. Une question qui semble facile mais qui est plein d’embûches.
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