Financement : l’OCP fait feu de tout bois

Objectif : 9 milliards d’euros d’investissements sur 10 ans, horizon 2022. Pour cela, l’office Chérifien des phosphates (OCP) vient de signer deux importantes conventions : la première avec l’Agence Française de Développement (AFD),  et la deuxième avec  la Banque Africaine de Développement (BAD). Montant global des opérations : 4 Milliards de Dirhams également répartis entre les deux institutions. Autre fait marquant, au-delà de l’importance du montant du prêt, le taux d’emprunt fixé à tout juste 3% et ce, sans aucune garantie de l’état marocain. Il faut dire qu’en ces temps de crise économique caractérisée par un rétrécissement des crédits et par une révision à la hausse des conditions d’octroi, la négociation d’un pareil taux compétitif relève de l’exploit. Derrière cette stratégie globale de l’OCP se dessine l’ambition et la compétence  d’un dirigeant aussi exceptionnel que discret, Mostapha Terrab, dont il se murmure qu’il pourrait être promis à un avenir encore plus grand s’il venait à quitter l’office,  pour rejoindre le gouvernement d’Abdelilah Benkirane.  Ainsi, comme le soutient l’OCP, le poids et la taille de l’entreprise, sa vision stratégique, son business plan ou encore ses projets en développement, ont été autant de facteurs constitutifs des négociations préalables à l’attribution de ces financements.Notons au passage, que l’objectif que s’est fixé l’OCP se traduit par une réduction de l’utilisation considérable de l’eau potable, voire une cessation définitive à l’horizon 2020, et le recours à l’eau « non conventionnelle » à travers notamment le dessalement de l’eau de mer ou encore le traitement des eaux usées. Ainsi, le prêt concédé par l’AFD devra permettre la réalisation du projet EAU de l’OCP. Ce dernier, comptant y consacrer plus de 7 milliards de dirhams d’ici 2020. Le prêt accordé par la BAD servira pour sa part, à financer la construction de la plate forme industrielle de Jorf Lasfer où l’OCP projette d’accueillir et d’installer de nouvelles unités de production, générant ainsi une augmentation sensible de la capacité de transformation locale du phosphate en produits dérivés. A ce titre, l’Office Chérifien n’a pas hésité à afficher son intention de faire de Jorf Lasfer la première plateforme chimique au monde. L’une des conséquences directes de ce projet, et probablement la plus importante,  étant la contribution de celui-ci à l’atteinte des objectifs du programme global de développement de l’agriculture africaine, notamment ceux inscrits dans le cadre du mécanisme de financement et de développement des engrais.  Des projet ambitieux qui viennent en quelque sorte témoigner de l’existence d’une réelle stratégie de Développement Durable de l’OCP, et par la même permettre sa réalisation.