L’UMT risque fort d’être éclaboussée par l’affaire Comanav-Port Tanger-Med !

Le Secrétaire Général de l’Union Marocaine du Travail (UMT), Miloud Moukharik et ses lieutenants devraient avoir des problèmes d’insomnie depuis l’éclatement de la bouillonnante affaire Comanav-Port Tanger-Med.
Ils redoutent d’être éclaboussés par les éclats de cette sale affaire et craignent en même temps, pour la réputation et la crédibilité de leur centrale qui risquent d’être maculées. La raison est la présence parmi les sept mis en cause, de deux secrétaires généraux des syndicats des dockers et des marins affiliés à l’UMT, Saïd El Hirech et Mohamed Chamchati.
Après l’enquête préliminaire conduite par la BNPJ de Casablanca, le juge d’instruction près la Cour d’appel de Rabat a ordonné hier mardi, le placement en détention préventive des prévenus pour leur implication présumée dans la préparation d’actes de sabotage visant des structures portuaires, des bateaux et la sécurité intérieure de l’Etat. Les mis en cause, placés en détention préventive à la prison de Salé, sont également poursuivis pour entrave à la liberté de travail et participation à la divulgation du secret professionnel.
Même si le gros des chefs d’accusation pèse sur l’ancien PDG de Comanav-ferry et ancien président du directoire de TMSA, agence de gestion du port Tanger-Med, Taoufik Ibrahimi, les deux syndicalistes risquent gros dans cette affaire, si les accusations retenues contre eux sont maintenues.
Les multiples grèves, des marins et des dockers, souvent injustifiées, avaient longtemps paralysé le flux du transport passagers et marchandises dans les ports du nord (Tanger-Med et Beni Ansar) en concurrente directe avec les ports espagnols, sont attribués par des hommes du milieu, à des actes de sabotage.
Les mis en cause, explique le parquet, se sont servis de conflits à caractère social pour paralyser les bateaux du transport de passagers et de marchandises dans les ports Tanger-Med et de Béni Ansar. Ces actes, ajoute la même source, ont été commis pour « servir des intérêts personnels, ceux de personnes et entreprises étrangères concurrentes ».
Après la lecture de ces chefs d’accusation, de hauts cadres de l’UMT chercheraient à éloigner tout soupçon sur leur centrale et sa direction. «L’UMT est connue pour son intégrité. Nous ne sommes pas des casseurs de l’économie», soutient Brahim Karfa, secrétaire national de la centrale syndicale. «Si les accusations portent sur des perturbations liées à Tanger-Med, nous n’avons rien à voir avec cette affaire, la responsabilité incombe plutôt à la direction du port», s’est-il défendu en jetant tout son dévolu sur l’ex-PDG de Comanav, Ibrahimi. Karfa a en outre, annoncé que l’UMT a déjà engagé un collectif d’avocats pour assurer la défense de ses deux syndicalistes.
Ces déclarations ne vont pas empêcher la justice de faire son travail comme elle l’a déjà fait à l’endroit d’autres anciens responsables de Comanav, qui croupissent actuellement dans la prison d’Oukacha, après leur condamnation notamment pour irrégularités dans la billetterie et manipulation du système informatique de la compagnie. L’affaire Comanav-Port Tanger-Med est désormais entre les mains du redoutable juge d’instruction, Abdelkader Chentouf, devenu un grand spécialiste des procès de terrorisme et des grands crimes financiers. La balle est donc dans le camp de la justice.