Climat de brouille entre l’Istiqlal et le PJD

L’Istiqlal est passablement remonté contre le PJD, son allié islamiste au gouvernement. Une brouille entre les deux principaux partis de la coalition gouvernementale qui tombe mal. Surtout en temps de crise où Les principaux indicateurs économiques sont au rouge et les perspectives incertaines.
Deux principaux indicateurs à cette fâcherie des istiqlaliens contre le PJD et le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane. A commencer par le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur l’OCE (l’Office de Commercialisation et d’Exportation), devenu Maroc Taswik. Le rapport parlementaire est accablant. Dysfonctionnements, transactions douteuses  sur le foncier de l’OCE, passe-droits, non recouvrement des sommes dues par les responsables de l’Office, etc. Les dilapidations se chiffrent en centaines de millions de DH. Si le rapport pointe du doigt des responsables de l’OCE, il cite aussi des noms de politiques de l’Istiqlal. Le père et un frère du ministre istiqlalien de l’artisanat sont nommément accusés. Mais, ce qui inquiète le plus le vieux parti nationaliste, c’est que la Commission parlementaire préconise des poursuites judiciaires. Le parti de l’Istiqlal sent qu’il est devenu la nouvelle cible de l’opération mains propres qui a déjà envoyé deux gros pontes de l’USFP derrière les barreaux. Dans les rangs de l’Istiqlal, des voix s’élèvent contre ces  tentatives de jeter leur parti en pâture à la campagne anti-corruption. Le plus grave, estiment-ils, c’est que leurs alliés islamistes du PJD ne lèvent pas le petit doigt pour mettre le holà à cette présumée cabale anti-Istiqlal.
L’autre cause de l’irritation de l’Istiqlal, ce sont les coups qu’il reçoit directement de son allié islamiste. Les déclarations de Abdelilah Benkirane sur la responsabilité du gouvernement précédent, dirigé par l’Istiqlal, dans la situation économique difficile que traverse le pays, n’ont pas été digérées par le vieux parti nationaliste. Le ministre PJD du budget, Driss Azami a été plus acerbe en assurant que l’actuel cabinet a hérité de données et d’hypothèses économiques et financières imprécises, voire erronées. Cette situation ne jette pas seulement le trouble dans les rangs de l’équipe gouvernementale. Elle déroute aussi les politiques et les opérateurs économiques, car les premiers manquent de visibilité et les seconds ne sont pas très rassurés.