Beaucoup plus offensif lors du deuxième débat face à Romney, Obama reproche à son rival de faire de la surenchère politique sur l’attaque meurtrière de Benghazi et de favoriser les riches américains.
Obama remporte le deuxième round. Il s’est montré plus incisif et poignant lors de ce face-à-face, où les deux candidats à la présidentielle se sont opposés micro en mains sur tous les sujets notamment sur la politique étrangère, l’économie, les impôts, les aides à l’industrie automobile, l’énergie, l’accès à la santé, l’immigration et l’égalité de salaires pour les femmes. Romney qui espérait réitérer son succès lors du premier duel a commencé par jeter le doute sur le bilan économique d’Obama. « Si je deviens président, je remettrais l’Amérique au travail. Nous avons moins de gens qui travaillent. Je mettrais en place un budget équilibré. Le président Obama ne l’a pas fait, mais moi je le ferai », s’est-il enthousiasmé.. Et de poursuivre sa lancée sur un ton sûr : « Je ferai par ailleurs en quelques sorte réformer l’assurance maladie et la sécurité sociale afin que nous puissions y garantir son accès pour les générations futures. Le président a dit qu’il le ferait, mais encore une fois, il ne l’a pas fait. Et puis enfin, j’augmenterai nos revenus, chose que j’ai faite lorsque j’ai servi comme gouverneur ».
De son côté, le président Obama s’est montré plus déterminant et plus explicite en disant qu’il exposait là une vision fondamentalement différente pour faire avancer le pays. « Je crois que le gouverneur Romney est une bonne personne qui aime sa famille et se préoccupe de sa foi. Mais je crois aussi que lorsqu’il a dit à huit clos que 47 % d’Américains assistés dépendant du gouvernement étaient considérés eux-mêmes comme des victimes et qu’ils refuseraient toute responsabilité personnelle, il aurai dû penser à qui il s’adressait ». Et d’ajouter : «Parmi eux, nous trouvons les plus âgés qui bénéficient de la Sécurité Sociale, les vétérans, les étudiants et les soldats. Je veux me battre pour eux. S’ils réussissent, ce pays va donc réussir. La classe moyenne a été écrasée ces quatre dernières années et environ 23 millions d’Américains luttent pour trouver un emploi ». Obama a interrompu plusieurs fois son antagoniste, surtout sur le sujet de la mort de l’Ambassadeur des Etats-Unis à Benghazi, en lui reprochant de faire de la politique sur cette attaque meurtrière. La réplique de Mitt Romney ne s’est pas fait attendre. Il a accusé le Président d’avoir mis plusieurs jours pour reconnaître que l’attaque ayant couté la vie à Christopher Stevens était terroriste. Obama a infirmé. « Je l’ai dis dès le lendemain de l’attaque dans le Jardin aux Roses de la Maison Blanche », a-t-il lancé. Une information confirmée par la modératrice du débat. Obama a enfoncé davantage le clou en disant que : « Le simple fait de suggérer que quelqu’un de mon équipe, que ce soit la Secrétaire d’Etat ou notre Ambassadeur des Nations Unies, ou n’importe quelle autre personne a fait de la politique ce jour-là, est offensif. Nous n’agissons pas comme ça. Je n’agis pas comme ça en tant que Président et commandant en chef ». Et de conclure : « Alors que nous étions encore en train d’enquêter sur l’attaque, M. Romney a publié un communiqué qui essayait de sortir des points politiques de l’affaire. Ce n’est pas comme ça qu’un commandant en chef doit agir ».
D’après les premiers sondages des chaines américaines, Obama a remporté la deuxième manche. Le troisième débat s’annonce plus palpitant encore, avant le scrutin décisif du 6 novembre qui désignera le nouveau locataire de la Maison Blanche pour les quatre prochaines années.