L’idée d’augmenter de 12 000 DH le traitement des parlementaires risque de soulever une polémique dont le Parlement se passerait très bien en ces temps de crise économique et financière.
L’augmentation projetée serait le résultat d’une allocation des crédits supplémentaires prévus dans le projet de budget 2013 en faveur de la Chambre des représentants et de la Chambre des conseillers. Cependant, ce relèvement d’environ le tiers du traitement des élus de la nation serait d’autant moins compréhensible qu’il recueille l’assentiment de pratiquement tous les groupes parlementaires, majorité et opposition confondues. A une exception près toutefois : le PAM a avancé une contre-proposition qui tient plus tôt la route : consacrer les montants des crédits alloués non pas à engraisser des représentants qui ne sont pas vraiment dans le besoin, mais à trouver un emploi aux diplômés chômeurs qui passent le plus clair de leur temps à manifester devant le Parlement.
De cette façon, on aura contribué à une indispensable lutte contre le chômage des jeunes diplômés, parmi lesquels figurent des docteurs et des profils pointus, tout en apportant un nouveau souffle au travail des parlementaires eux-mêmes. Car chacun sait l’importance du travail en amont des assistants dans la réussite de la mission représentative des députés dans les plus vieilles démocraties. Ce sera l’occasion de fournir à notre jeune démocratie les moyens de dynamiser son rendement et de se racheter aux yeux d’une opinion publique plutôt défiante.