Hamid Chabat ne rate plus aucune occasion pour défier le chef du gouvernement Abdelilah Benkirane, dont il est pourtant l’allié principal dans le cabinet PJD. Le dernier signe frondeur du secrétaire général de l’Istiqlal a été la réunion avec un chef de l’opposition, Abdelouahed Radi.
Les deux journaux de l’Istiqlal ont ostensiblement annoncé la rencontre du week-end à la Une, tout en essayant de présenter les retrouvailles Istiqlal-USFP comme tout à fait normales. Il s’agit, en effet, des dirigeants de deux formations faisant partie de la fameuse et non moins obsolète Koutla. Plus étonnant encore, L’Opinion, le journal francophone de l’Istiqlal, insiste sur les détails de l’entretien Chabat-Radi. La rencontre a été l’occasion d’examiner les « moyens de concrétiser les objectifs communs des deux partis », explique le quotidien qui n’ignore pas que l’un se trouve au gouvernement, l’autre dans l’opposition. L’Opinion signale malicieusement enfin que Hamid Chabat a « mis l’accent sur les solides relations qui unissent les deux partis ». Des signaux qui ne trompent pas sur la pression exercée par Chabat sur Benkirane pour le forcer à opérer un remaniement ministériel. Le maire de Fès est allé jusqu’à déclarer que la Charte de la majorité ne l’engageait pas. Une charte qu’il estime avoir été foulée aux pieds à cause des initiatives unilatérales des ministres islamistes. La charte qui devait fixer les règles de conduite de la coalition et coordonner l’action de ses composantes, a été superbement ignorée par le PJD, estime Hamid Chabat.
Mais, signe que les islamistes du PJD ne veulent pas se montrer intimidés par les piques hostiles de Chabat, un dirigeant du parti islamiste a confié, en marge de la réunion du secrétariat général du parti islamiste samedi à Rabat, que les sorties du maire de Fès étaient tout simplement « absurdes ». Le bras de fer PJD-Istiqlal est bel et bien engagé, reste à savoir qu’elle en sera l’issue.