Rien ne va plus entre Benkirane et la CGEM

Le gouvernement Benkirane n’aime pas les critiques. Surtout pas celles émanant du patronat. Après une courte impression de bonne entente entre le cabinet dirigé par les islamistes et la confédération patronale, c’est finalement la méfiance qui reprend le dessus.
La preuve en a été assénée par le ministre du Budget. Réagissant visiblement à chaud, Driss Azami a reproché à la CGEM, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc, de s’être alignée dans « l’opposition ». La réaction indignée du ministre PJD n’est en réalité que la réponse du tac au tac à la confédération patronale. Celle-ci s’était fendue d’un communiqué qui descendait en flemme le projet de budget 2013, en discussion actuellement au Parlement. La semaine dernière, la confédération de Meryem Bensaleh s’est emportée contre un PLF 2013 qu’elle estimait loin des « préoccupations majeures des entreprises ». Un budget qui ignore dangereusement « l’instauration de la confiance et l’amélioration de la compétitivité de l’économie nationale », selon la CGEM. Dans sa riposte déchaînée, le ministre islamiste a même lâché que c’était « le gouvernement politique qui est la seule institution constitutionnelle habilitée à décider si telle mesure est bonne ou non pour le pays ». Il n’est pourtant pas si loin le temps où, en mars dernier, le même Driss Azami déclarait qui si le rapprochement opéré par le gouvernement islamiste avec les patrons était auparavant « rare et sans lendemain, aujourd’hui le contexte a changé et le travail en commun relève du bon sens et de la clairvoyance ».