La victoire de Jean-François Copé replace l’ancienne garde des Sceaux à l’épicentre des instances nationales de l’UMP
Rachida Dati a salué la mobilisation des militants du parti et la victoire de Jean-François Copé. « Ne dégoûtons pas les militants, qui se sont fortement mobilisés hier pour cette élection. C’est une victoire pour l’UMP, un grand moment de démocratie, un grand moment de mobilisation. Aujourd’hui, dans les partis comme en France, on ne peut plus dicter aux militants français ce qu’ils doivent penser ou ce qu’ils doivent faire. Ce rendez-vous démocratique n’a pas été raté, ce qui est raté, et ce qui risque de le gâcher, ce sont les commentaires que j’entends depuis hier soir », a précisé la députée européenne, soutien de Copé et bête noire de Fillon. L’ancienne Ministre de la Justice qui se replace au centre de gravité de l’UMP a confirmé qu’un parti vivant était né hier soir, un parti vivant démocratiquement, vivant en termes de génération, vivant en termes d’idées. Notamment, la maire du VIIe arrondissement de Paris a dit comprendre l’amertume et l’aigreur des « fillonistes », qui étaient majoritaires auprès des sympathisants dans les sondages.
Aujourd’hui, c’est officiel, avec 50,03% des suffrages des militants de l’UMP, Jean-François Copé a officiellement été élu Président de l’UMP.
Dans ce sens, cette victoire replace Rachida Dati à l’épicentre des instances nationales de l’UMP. A rappeler que l’ancienne Ministre de la Justice a vécu autant la mise à l’écart que la disgrâce. Dati qui, malgré son mandat parisien, s’était violemment affrontée à François Fillon par le soutien à Jean-François Copé.
La victoire de ce dernier est, donc, aussi une forme de revanche pour Rachida Dati. Elle était aux côtés de Jean-François Copé quand il a commenté sa victoire et on devrait la retrouver en bonne place dans l’organigramme de l’UMP. En saluant la victoire, elle a ajouté : «La commission de contrôle du parti va valider les chiffres, la victoire de Jean-François Copé va être actée. Ce n’est pas la peine d’entacher ce scrutin. Commencer à déstabiliser Copé, c’est être un mauvais joueur. On ne va pas se gâcher ce grand moment de démocratie ».
Par ailleurs, les élections se sont déroulées dans un scénario catastrophique. Au cours d’une nuit agitée, les candidats, Jean-François Copé et François Fillon, se sont autoproclamés vainqueurs dans les deux camps. La guerre des déclarations entre les deux candidats a fait rage, ils se disent en tête et dénoncent les fraudes. Après une longue attente, ils envoient leurs représentants à la commission d’organisation et de contrôle des opérations électorales (Cocoe) pour le décompte officiel des résultats par fédération.
En effet, la victoire de Jean-François Copé, qui n’est pas large, et la défaite de François Fillon donne un parti coupé en deux blocs quasi égaux. Certes, le problème du leadership est réglé, mais pas celui des adhérents et des sympathisants. Le fondateur de l’UMP Alain Juppé lance un cri d’alarme sur i-Télé, estimant que l’existence même de l’UMP était en cause en raison de la confrontation entre Jean-François Copé et François Fillon… Tandis que le secrétaire général du Font national Steeve Briois écrit dans un communiqué que L’UMP devient l’Union des Mauvais Perdants.