Le ministre de la Justice et des libertés, Mustapha Ramid n’en revient pas de l’affront que lui ont faire subir des greffiers et des fonctionnaires de son département, affiliés au Syndicat démocratique de la justice (SDJ) lors de sa récente tournée dans le sud du royaume. A la suite de ces incidents, Ramid a tout simplement claqué la porte du dialogue avec le SDJ, une décision que le secrétaire général de cette centrale syndicale, Abdessadek Saidi a qualifiée d’«incompréhensible» et de réaction précipitée.
Profondément déçu par les « comportements indignes et immoraux » de certains membres du SDJ qui scandant au moyen de hauts parleurs et de sifflets, des slogans attentatoire à sa dignité, Mustapha Ramid et la délégation qui l’accompagnait, ont été empêchés d’accéder au tribunal de première instance de Laâyoune. La même scène s’est répétée à l’entrée des tribunaux Dakhla et Tan-Tan, alors que le ministre effectuait une tournée dans plusieurs institutions judiciaires dans les provinces sud du Royaume.
Ramid a déclaré que ces violences dont il a été victime, constituent une atteinte à l’endroit de l’ensemble du personnel de son département. Les greffiers et employés protestataires sont remontés contre la décision du ministère de la justice et des libertés d’opérer des ponctions sur les salaires des fonctionnaires grévistes.
Pour défendre cette décision, Ramid avait expliqué que la vague de protestations qui secoue le secteur depuis plusieurs mois, engendre un coût considérable qui a dépassé les 56 millions de DH rien qu’en 2011. «Cela nuit aux intérêts des justiciables et des auxiliaires de la justice puisque ce sont près de 46 jours de travail non effectués», avait-il déploré, rappelant que les fonctionnaires de la justice ont pourtant, bénéficié d’une augmentation allant de 34,69 % à 71,37 % de leurs salaires mensuels, faisant d’eux «les fonctionnaires les mieux payés du service public».
Mais le personnel du corps judiciaire affilié à la SDJ ne l’entend pas de cette oreille et continue à camper sur ses positions. Le patron du syndicat soutient même que la relation avec le ministère est en crise depuis la nomination de Ramid à sa tête.
Cela fait déjà des mois et des mois que le bras de fer dure entre le ministère et le syndicat, mais aujourd’hui, il semble que les deux protagonistes sont parvenus tout simplement à une rupture pure et dure.