L’incapacité des démocrates et des républicains à s’entendre sur la façon de réduire les déficits vont coûter des emplois. Le président a prévenu que cette situation se traduirait par un ralentissement de l’économie
Obama a mis en garde contre les conséquences de l’austérité entrée automatiquement en vigueur la semaine dernière aux Etats-Unis, en annonçant ce lundi la nomination de trois nouveaux ministres dont l’une chargée du budget. « Les coupes de 85 milliards de dollars dans les dépenses de l’Etat fédéral ont déjà commencé à nous coûter des emplois », a-t-il affirmé. Par ailleurs, le président démocrate officialisait la nomination de trois responsables gouvernementaux : Gina McCarthy à la tête de l’Agence de protection de l’environnement (EPA), le physicien Ernest Moniz au département de l’Energie et Sylvia Mathews Burwell pour prendre la direction du bureau du budget (OMB), qui fut directrice adjointe de l’OMB à la fin de l’administration du président Bill Clinton, de 1998 à 2001 qu’elle avait aussi servi en tant que secrétaire générale adjointe de la Maison Blanche. Ces trois nominations devront être entérinées par le Sénat, où les républicains disposent d’une minorité de blocage. En outre, les adversaires du président contrôlent la Chambre des représentants, qui tient les cordons de la bourse de l’Etat fédéral, et est engagée depuis deux ans dans une lutte pied à pied avec l’exécutif démocrate sur la structure du budget. Le poste de directeur de l’OMB, équivalent d’un secrétaire d’Etat au Budget, revêt une importance stratégique alors que les coupes entrées en vigueur à partir de vendredi vont en effet se traduire par une réduction de 8% du budget du Pentagone, et de 5% des autres postes.
Notamment, des centaines de milliers de fonctionnaires ou de contractuels vont commencer à recevoir des notifications de congés sans solde, et le président a de nouveau prévenu que cette situation se traduirait par un ralentissement de l’économie. Il a précisé en allusion aux hausses d’impôts pour les plus riches qu’il souhaite voire entrer en vigueur que : « A terme, beaucoup de gens vont en souffrir, c’est la raison pour laquelle il nous faut continuer à œuvrer à réduire notre déficit de façon équilibrée, une approche qui soutenue par une majorité d’Américains. Les républicains refusent tout alourdissement de la fiscalité, privilégiant des coupes pour remettre d’aplomb les comptes publics. L’endettement des Etats-Unis dépasse les 16.000 milliards de dollars et s’est creusé de plus de 1.000 par exercice budgétaire depuis le début du mandat.
« Je suis persuadé que nous pourrons y parvenir si les gens de bonne volonté se retrouvent », a assuré le chef de l’exécutif, bien qu’aucune négociation formelle n’ait actuellement dans ce dossier. Cette crise devrait bientôt s’additionner à une autre, encore plus lourde de menaces : le financement de l’Etat fédéral pour les derniers mois de l’exercice 2013, qui devra faire l’objet d’un vote au Congrès avant le 27 mars, faute de quoi les services publics fermeront purement et simplement.