Pointé du doigt pour espionnage, un homme d’affaire et géologue, aurait été exécuté en guise de représailles à l’intervention militaire.
Un otage français aurait été exécuté au Mali. Ce sont les propos d’un porte-parole d’Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), selon l’Agence Nouakchott Information (ANI) relatés mardi soir. Philippe Verdon, qualifié d’espion par Aqmi, enlevé en novembre 2011, aurait été exécuté le 10 mars en guise de représailles à l’intervention militaire de la France dans le nord du Mali, a précisé le porte-parole. Ce porte-parole, dénommé Al Qairawani, aurait souligné que le président français François Hollande demeure le seul responsable de la vie des autres otages.
Notamment, Paris, n’a pas confirmé ou infirmé cette éventuelle exécution. Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Philippe Lalliot, a déclaré : « Nous vérifions, nous n’en savons pas plus pour le moment ». De leur côté, les proches de Philippe Verdon ont affirmé aujourd’hui prendre cette information avec réserve en l’absence de toute confirmation officielle.
Le ministère des Affaires étrangères a fait un travail pédagogique en prévenant les familles à 01H00 du matin de la diffusion d’un communiqué. « Ils ont dit à la famille de le prendre avec beaucoup de réserves. Rien n’est confirmé. Et ils ont appelé les proches de Serge Lazarevic pour les rassurer et leur dire que celui-ci n’était pas concerné par cette information », a souligné pour sa part Pascal Lupart, président du comité de soutien de Serge Lazarevic et Philippe Verdon.
Dans la nuit du 24 novembre 2011, Philippe Verdon et Serge Lazarevic avaient été enlevés dans leur hôtel à Hombori, dans le nord-est du Mali. Ils étaient en voyage d’affaires pour un projet de cimenterie et présentés comme des géologues selon leurs proches. Par ailleurs, la présence de Philippe Verdon dans cette zone, déjà capturé par des rebelles au sud du Soudan, il y a vingt ans, en 1991 et récupéré in extremis par la DGSE, inquiété par la justice aux Comores, a suscité des interrogations. Le porte-parole d’Aqmi le présente comme un «agent secret de la France».
La dernière fois que les deux otages sont apparus vivants pour la dernière fois c’était dans une vidéo diffusée en février 2012. Aqmi avait revendiqué l’enlèvement et publié leurs photos. Le 10 août 2012, Philippe Verdon parlait de ses conditions de vie difficiles dans une vidéo diffusée sur le site mauritanien Sahara Medias.
A rappeler que quinze Français sont actuellement otages en Afrique. Philippe Verdon est l’un des six dont le rapt a été revendiqué par Aqmi.
L’armée française est engagée depuis le 11 janvier dans une opération militaire contre les groupes armés, dont Aqmi, qui occupaient le Nord malien depuis l’an dernier. Environ 4.000 militaires français sont actuellement déployés au Mali, où de violents combats les opposent aux groupes islamistes dans le nord-est du pays. Les Français ratissent notamment le massif des Ifoghas, pour tenter de débusquer les combattants présumés terroristes à proximité de la frontière algérienne. Enfin, le président Hollande a d’ores et déjà annoncé une diminution du nombre de soldats français déployés au Mali à partir du mois d’avril.