Le retour en masse du Low-cost au Maroc, est-il synonyme d’une concurrence déloyale ?

maroc-low-costPlusieurs compagnies du transport aérien low-cost qui avait déserté les aéroports marocains, annoncent un retour en masse, bizarrement quelques mois seulement avant la période estivale marquée par le grand retour des MRE (Marocains résidents à l’étranger). Pour le transporteur national « Royal Air Maroc » et les autres compagnies étrangères telles Air France, Emirates, qui desservent régulièrement les lignes nationales, cet afflux prend l’allure tout bonnement d’une concurrence déloyale des compagnies Low-cost (Easy Jet, Vueling Airlines, Brussels Airlines, Ryanair, Jetairfly etc.). Sinon comment expliquer un tel engouement après un départ précipité et non justifié durant la basse saison, si c’est pas pour s’accaparer une part du marché qui est alimenté par une clientèle sûre durant les trois mois de l’été en provenance des pays d’Europe où sont établies de fortes communautés d’immigrés marocains. La manœuvre des compagnies low-cost, estime un spécialiste du transport aérien, n’a rien à avoir avec la promotion du tourisme puisque les dessertes ciblées par les low-cost se focalisent sur des villes non touristiques comme Nador, Oujda, Al Hoceima qui constituent par contre, le lieu d’origine d’une forte communauté des MRE. Plus grave, encore commente ce spécialiste basé à Casablanca, pour augmenter leur marge de profit, ces compagnies jouent sur la réduction des coûts en offrant à leur clientèle un minimum de services à bord des avions (pas de repas ou d’assistance et des horaires de vols désagréables) et dans les aéroports (surtaxes des bagages, contrôles techniques et maintenance minimum).

Certes, les prix des billets qu’offrent les compagnies du low-cost sont relativement très bas, mais ce n’est pas une raison pour qu’elles ouvrent et ferment comme bon leur semble, les lignes aériennes au Maroc. Ce genre de comportement, s’il n’est pas contrôlé, régulé et strictement réglementé par les autorités en charge de l’aviation civile comme sous d’autres cieux, il peut avoir de fâcheuses conséquences sur la sécurité des voyageurs, perturber le trafic aérien national et semer la confusion dans les plannings des autres compagnies qui desservent régulièrement le royaume tout en les exposant à une concurrence déloyale.

Ces irrégularités exposent en outre la direction générale de l’aviation civile au ministère de l’Equipement et du Transport à de lourdes sanctions internationales pour « grave négligence » des conditions de la sécurité aérienne et d’octroi des droits d’exploitation de lignes aériennes d’une manière aléatoire et sans aucun contrôle.